Jean-Pierre Finance, président de la CPU : "éviter d’avoir un système à double-vitesse avec les PRES"

Propos recueillis par SD Publié le
Jean-Pierre Finance, président de la CPU : "éviter d’avoir un système à double-vitesse avec les PRES"
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Les neuf premiers pôles de recherche et d'enseignement supérieur ont été lancés il y a un an. Ils ont depuis évolué avec des stratégies diverses. Jean-Pierre Finance, président de la CPU (Conférence des présidents d'université), également président de l'université de Nancy 1, revient sur ces positionnements et leurs enjeux.

Quel bilan tirez-vous de l’avancée des 9 PRES créés par décret il y a un an ?
Il y a évidemment eu un petit ralentissement dans la mise en place des PRES, dû à la loi LRU. Chacun a adopté ses nouveaux statuts, élu ses conseils… Mais la démarche de rapprochement, de préfusion et de coopération se poursuit. La CPU va d’ailleurs bientôt organiser une journée pour relancer la réflexion. Cette réorganisation et ce maillage sont nécessaires pour éviter d’avoir un système à double-vitesse avec, comme dans certains pays, des universités d’excellence qui délivrent des thèses et des collèges universitaires qui s’arrêtent à la licence.

Le rapport de l’IGAENR paru à l’automne dernier montre la grande diversité de ces rapprochements. Est-ce dommageable ?
Non, au contraire. Cette souplesse rend possible autant les politiques de sites et le rapprochement de quelques établissements d’une même ville, comme à Aix, Nancy ou Bordeaux, que les approches régionales comme en Bretagne. Dans ce dernier cas, sans avoir nécessairement une seule université physique, la collaboration est renforcée. L’objectif des PRES est avant tout d’améliorer la visibilité et l’efficacité. Si un PRES permet d’avoir une bonne carte de formation cohérente, en évitant les redondances et en faisant émerger de vraies spécialités, le but est atteint.

Lors du premier bilan des PRES avec la DGES en décembre 2007, le ministère a évoqué le nombre de 15 PRES, auxquels toutes les universités seraient rattachées à terme. Cela vous semble-t-il réaliste ?
Le chiffre 15 est minoré. Vu la diversité des situations et la complexité du paysage de l’enseignement supérieur en France, ce projet me paraît difficilement possible.  

Propos recueillis par SD | Publié le