Carte scolaire et mixité sociale: sortir des postures

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La chronique d'Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l'Etudiant, sur le Huffington Post, mercredi 17 avril 2013.

"On ne préjugera pas des effets sur la mixité sociale du durcissement de la carte scolaire décidé par Vincent Peillon. Quatre remarques néanmoins.

Tout d'abord, les parents qui demandent un établissement autre que leur établissement de rattachement ne le décident pas par plaisir. Ils le font parce qu'ils estiment, à tort ou à raison, que c'est dans l'intérêt de leur enfant.
Les établissements qui ne font pas l'objet de tentatives de contournement sont ceux qui inspirent confiance. Comment rendre attractif un établissement qui ne l'est pas? Telle est la première question qui devrait se poser pour qui prétend éviter la constitution d'établissements "ghettos" dans des zones résidentielles qui, elles, présentent de la mixité.

Deuxième remarque: toutes les politiques de régulation centrées sur l'interdiction se heurtent et se heurteront à la coexistence d'une offre publique et d'une offre privée.
Rappelons que le privé sous contrat, qui est archi majoritaire, est massivement financé par l'Etat (il paie les salaires des enseignants). Cela lui permet de présenter des factures abordables par les classes moyennes, parfois même par les milieux populaires quand le tarif pratiqué est relatif aux revenus des parents.
Accroître la pression sur le privé, qui refuse déjà des dizaines de milliers d'élèves chaque année, c'est prendre le risque de lui permettre de trier encore plus ses élèves, au détriment du public. Certains établissements privés préserveront leur souci de diversité sociale; d'autres ne s'embarrasseront pas de bons sentiments et ne retiendront que les élèves les meilleurs et/ou les familles les plus solvables."

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