Ecole : à quand l'innovation pour tous?

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La chronique d'Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l'Etudiant, sur le Huffington Post, mercredi 24 avril 2013.

"La renaissance d'un Conseil national de l'innovation pour la réussite éducative est une bonne nouvelle. Elle adresse un signal à tous les enseignants qui développent des dispositifs afin d'améliorer la réussite des élèves en marge ou en plus des méthodes dominantes. Mais pour que l'essai soit transformé, trois conditions restent à réunir.

La première tient à la représentation que le système se fait de l'innovation. Historiquement, les innovations pédagogiques ont massivement été pensées par des pédagogues confrontés à des enfants et des adolescents en situation de rupture : Pestalozzi et les orphelins de Stans, Montessori et les enfants "arriérés", Itard et "l'enfant sauvage", Marie-Pape Carpentier et les enfants des rues, Makarenko et les orphelins de la guerre civile en Russie, Korzckak et ceux du ghetto de Varsovie... De ce point de vue, rien d'étonnant à ce que la présidence du nouveau Conseil de l'innovation ait été confiée à Didier Lapeyronnie, sociologue spécialiste des banlieues, de la violence, de la pauvreté.

Mais cette vision, probablement inconsciente, relègue une fois de plus l'innovation aux marges du système, comme si elle ne devait, ne pouvait, concerner que les cas particuliers, comme si elle n'était qu'une béquille, l'occasion d'une "deuxième chance", une alternative. Tant que ce regard n'aura pas évolué, l'innovation restera marginale et, plausiblement, mal perçue, comme tout ce qui, en matière d'éducation, semble prioritairement destiné aux élèves qui ne rentrent pas dans le moule (l'alternance, la voie professionnelle, etc.)."

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