"Et si la France faisait de sa matière grise le moteur de sa croissance?", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

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Transformer la matière grise en emplois est le moteur de la croissance du XXIe siècle. De Stanford et Berkeley à Harvard et au MIT, les États-Unis l'ont compris. Pourquoi ne pas en faire autant ?

Le premier est horizontal et court tout le long de la Silicon Valley californienne, succession d'autoroutes à six voies bordées d'immenses parkings et d'immeubles peu élevés par crainte du "Big One", ce tremblement de terre dévastateur qu'annoncent sans pouvoir le dater les sismologues.

Le second est vertical et aligne ses gratte-ciels dans un périmètre de quelques kilomètres carrés enserrés dans la route 128, qui ceint Boston et Cambridge, en Nouvelle Angleterre. Le premier veut changer l'homme et le monde par le numérique, le second par les biotechnologies. Le premier a réussi à créer des centaines de milliers d'emploi en nous convaincant de partager nos albums de familles et à écrire des messages de 140 signes, le second en crée autant en imaginant qu'on soignera demain le cancer avec une simple pilule.

Chacun conserve de son histoire quelque chose du tempérament des pionniers qui le défrichèrent et bâtirent sa fortune – disruption et transgression en Californie, rigueur et austérité toute protestante dans le Massachusetts. Ce sont deux des écosystèmes les plus innovants – si ce n'est les plus innovants – au monde. Ils sont le poumon de la croissance du XXIe siècle, lequel, selon Drew Faust, la présidente de Harvard, verra le savoir devenir la principale "monnaie" – plus précieuse que l'or, le pétrole, le dollar ou l'euro. Ils génèrent chaque année la création de milliers d'entreprises et de millions d'emplois – l'an passé, aux États Unis, les entreprises créées voici plus de six ans ont perdu un million d'emplois, tandis que trois millions ont été créés dans les entreprises nouvelles.

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