"La réforme des programmes scolaires, chantier crucial de la refondation", la chronique d'Emmanuel Davidenkoff

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La réforme des programmes scolaires sera la mère de toutes les batailles de la "refondation" promise par Vincent Peillon. Est-elle aussi bien engagée que le laisse supposer la renaissance d’un Conseil supérieur des programmes ? Pas sûr.

Donc un Conseil supérieur des programmes – il a été installé la semaine dernière par Vincent Peillon. Il est censé, très vite, faire des propositions pour l'école primaire et le collège – le lycée attendra, histoire de ne pas prendre le risque d'irriter la jeunesse scolarisée, toujours très éruptive quand on touche au bac.

L'enjeu de la réforme annoncée est double. Le premier consiste à savoir si les programmes doivent décrire ce que l'on enseigne ou ce que l'on apprend. C'est aujourd'hui la première hypothèse qui prévaut. Si bien que les programmes se présentent comme une sorte d'idéal que plusieurs dispositifs et pratiques viennent altérer.
On les assortit de "documents d'accompagnement" qui précisent le degré de compréhension effectivement exigible. Les manuels scolaires ajoutent une couche interprétative en suggérant telle approche de chaque notion. A quoi il faut ajouter les consensus qui se dessinent, discipline par discipline, établissement par établissement, sur ce que l'on peut effectivement transmettre de ces programmes.
L'affaire se règle, finalement, à un niveau très local, à travers la décision du conseil de classe de faire passer ou non un élève – sachant qu'en tout état de cause on ne lui demande pas de dominer le programme mais simplement d'obtenir une moyenne qui ne garantit aucunement qu'il a acquis toutes les notions qui lui seront essentielles pour la suite. Dans les classes à examen, l'historique des sujets et le niveau d'exigence (ou de générosité) requis des correcteurs altère encore l'intention fondatrice, généralement dans le sens d'un affadissement supplémentaire de l'idéal initial. En somme, les programmes ne sont pas faits pour être appris par les élèves ; ils sont faits pour être enseignés par les professeurs – et encore, très partiellement.

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Aller plus loin
Lire le billet de Claude Lelièvre sur son blog EducPros : "Le Conseil supérieur des programmes : enseignants, enseignants-chercheurs et agrégés"

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