Promis, juré, l’éducation numérique, ce n’est pas que du Zoom !

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Promis, juré, l’éducation numérique, ce n’est pas que du Zoom !
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PARTENARIAT. Après d’interminables mois de confinement, le numérique est définitivement entré dans les usages éducatifs. Enfin pas exactement… la visio-conférence, nouveau cauchemar des étudiants, n’est qu’une version dégradée de l’éducation digitale. Pour ne pas rester sur une mauvaise impression, revue des promesses offertes par la EdTech.

"La visio, c'est le b.a.-ba de l’enseignement numérique !", s’exclame Marie-Christine Levet, fondatrice d'Educapital, fonds d'investissement dédié au secteur de l'EdTech. "A la limite, c'est un outil qu'il ne faudrait pas utiliser. Rappelons que Zoom et Microsoft Teams n’ont pas été développés pour des usages éducatifs. La classe virtuelle, c'est peut-être 5% de ce que l'éducation numérique peut apporter, c’est comme si on résumait le web aux premiers sites qui tournaient sur Infonie en 97-98 !"

Des outils numériques au service du présentiel

L’éducation numérique, ce n’est pas que du distanciel. Bien au contraire : les outils numériques sont le plus souvent au service d’une relation plus engageante, plus interactive avec le professeur en présentiel. C’est ainsi que le concept de classe inversée, porté par le développement du numérique, connaît un vif regain d’intérêt ces dernières années. Dans la classe inversée, le cours magistral est aboli au profit de cours pré-enregistrés en vidéo et consommables à la maison.

Le temps passé à l’université est lui consacré à des travaux de groupe et à des réflexions critiques portant sur les ressources ingurgitées au préalable devant son ordinateur. "La classe inversée est un concept très intéressant car elle matérialise 'l'école des 4C' telle que l'a théorisée l’historien Yuval Harari : créativité, capacités de communication, esprit critique et travail collaboratif. Ces quatre 'skills' sont les compétences dont on a en général le plus besoin en entreprise", note Marie-Christine Levet.

Marie-Christine Levet, fondatrice d'Educapital

Donner la parole aux élèves

La classe inversée est au cœur du concept de Minerva. Cette université expérimentale de San Francisco s’est fait connaître avec cette statistique épatante : avec un taux d’acceptation de 2%, il est plus difficile d’y entrer qu’à Harvard (4,9%) ! Il n’y a pas de campus à Minerva, tous les cours ont lieu en ligne et en petits groupes. Les professeurs ne sont pas censés parler plus de quelques minutes consécutives, l’objectif est d’abord de donner la parole aux élèves.

De nombreux travaux ont montré les vertus de cet 'active learning' : les étudiants des classes avec des cours magistraux traditionnels étaient 1,5 fois plus en échec que les élèves des classes profitant d’un apprentissage actif, atteste une étude publiée dans le PNAS.

La classe virtuelle, c'est peut-être 5% de ce que l'éducation numérique peut apporter. (M-C Levet, Educapital)

A Minerva, si les cours sont en distanciel, les étudiants ne sont pas seuls : ils sont regroupés dans des résidences dans sept villes du monde où ils se rendent par tranche de six mois (Berlin, Londres, Taipei, Buenos Aires…). Avec un campus dans le cloud et le monde comme terrain de jeu, l’université peut proposer des tarifs deux à trois fois moins chers que les institutions de la Ivy League.

L’'active learning', mais aussi l’'adaptive learning'

Les progrès de l’intelligence artificielle permettent d’envisager un apprentissage personnalisé, s'adaptant à la manière d’apprendre de chacun. En récoltant des datas au cours du processus, des outils comme Domoscio Hub sont capables de définir des parcours différenciés. "Deux élèves assis l'un à côté de l'autre n'auront pas le même parcours d'apprentissage, en fonction de ce qu'ils ont retenu et de là où ils présentent des difficultés. Cela a un double avantage : motiver les meilleurs en accélérant la cadence, tout en évitant au maximum le décrochage scolaire", explique Marie-Christine Levet.

Autorisant un apprentissage plus immersif et plus engageant, la réalité virtuelle se fraye également une place sur les campus. La société danoise Labster propose une app de laboratoires virtuels pour réaliser en 3D des expériences en physique, chimie ou microbiologie. L’application a sauvé la mise à plusieurs facs américaines pendant le confinement mais à l’origine, elle est essentiellement utilisée en présentiel, par exemple pour mener des expériences lors d’un cours en amphi.

Au rayon des incursions réussies en milieu scolaire et universitaire, on peut citer l’application Kahoot. Cet outil de QCM interactifs, qui fait des ravages lors des soirées entre amis, trouve de plus en plus sa place dans les salles de TD.

Manque de formation des professeurs

Si les outils numériques sont désormais abondants, le manque de formation des professeurs constitue souvent un réel obstacle. Le passage forcé au distanciel pendant le confinement a montré toute l’étendue des progrès à effectuer dans ce domaine : une majorité des professeurs s’est retrouvée à devoir manier des nouveaux outils numériques sans y avoir été formée tant techniquement que pédagogiquement.

L’innovation numérique n’a de sens que si elle s’accompagne d’une réelle innovation pédagogique et si les enseignants sont dûment formés à ces nouveaux enjeux. Tout le contraire des cours improvisés sur Zoom, béquille d’une université plongée dans une crise sanitaire sans précédent. Que les étudiants soient rassurés, le futur ne devrait pas ressembler pas à un long tunnel de visio-conférences.


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