Évaluation. Les politiques de site dans le viseur du HCERES

Aurore Abdoul-Maninroudine Publié le
Évaluation. Les politiques de site dans le viseur du HCERES
L'évaluation des sites, dans sa dimension quantitative, comme ici à Saclay, s'appuiera sur les compétences de l'OST. // ©  Philippe Guignard
Renforcer l'évaluation au niveau du site, mettre en œuvre la validation de procédures d'évaluation par d'autres instances, accroître sa visibilité à l'international... Telles sont les priorités du HCERES pour 2016-2020.

"Notre objectif est de mener une évaluation beaucoup plus intégrée à l'échelle des regroupements territoriaux", indique Michel Cosnard, président du HCERES (Haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur), lors de la présentation du plan stratégique 2016-2020, jeudi 9 mai 2016.

À cet égard, la création d'un département dédié à "l'évaluation des coordinations territoriales" va dans ce sens. Celui-ci sera dirigé par Annie Vinter, dont la nomination a été validée par le conseil du HCERES, lundi 6 juin 2016.

Simplifier les processus

L'évaluation à l'échelle du site devrait également permettre de simplifier certains processus. En matière de recherche, détaille Michel Cosnard, "l'évaluation se fera toujours à l'échelle des entités, mais portera également sur un nouvel échelon, le champ de recherche". Celui-ci pourra être "disciplinaire ou thématique". L'objectif est d'"introduire dans l'évaluation une dimension plus stratégique".

Cela vaut également pour les formations pour lesquelles l'évaluation portera sur des "champs de formations" au niveau des établissements et des sites.

Enfin, l'évaluation des sites s'appuiera, dans sa dimension quantitative, sur les compétences de l'OST (Observatoire des sciences et techniques), devenu, en 2014, un département du HCERES. Indicateurs de production scientifique, technologique et éducative "viendront en appui de l'évaluation qualitative et collégiale par les pairs".

Valider les autres instances d'évaluation

La loi de 2013 introduit aussi la possibilité pour les entités évaluées de choisir un autre organe que le HCERES, à condition que celui-ci valide les procédures d'évaluation. Des principes ont donc été adoptés lors du conseil du 6 juin, et, dès la rentrée 2016, le HCERES rendra ses premières décisions. "Des discussions sont actuellement en cours avec l'Onera [Office national d'études et de recherches de l'aérospatiale], qui souhaite développer un dispositif d'évaluation ad hoc de ses centres de recherche", expose Michel Cosnard.

Le HCERES souhaite également accroître sa visibilité à l'international. "Nous ciblerons en priorité les pays francophones pour la proximité linguistique et culturelle", précise le président du Haut conseil.

un outil au service de la stratégie

Revenant sur "la nécessaire relation de confiance entre l'enseignement supérieur et la recherche français et son évaluateur", Michel Cosnard estime que la loi du 22 juillet 2013 "lève une ambiguïté". "En supprimant les notes, le législateur a voulu couper le lien fait de manière automatique entre notation et financements. C'est une bonne chose. L'évaluation alimente les décisions stratégiques et politiques mais ne peut s'y substituer."

Enfin, interrogé sur l'absence de coordination entre l'évaluation par le HCERES et l'évaluation du CGI (Commissariat général à l'investissement) dans le cadre des Idex, Michel Cosnard insiste sur le fait que le HCERES "n'évalue les investissements qu'a posteriori" : "Nous n'avons pas à nous prononcer sur le projet Idex puisqu'il est en cours", rappelle-t-il.

Trois nominations à la tête du HCERES
- Frédérique Sachwald devient directrice de l'OST
- Michel Robert est nommé directeur du département d'évaluation des établissements
- Annie Vinter prend la tête du département d'évaluation des coordinations territoriales
Aurore Abdoul-Maninroudine | Publié le