Licence santé : les sept expérimentations retenues publiées au JO

Virginie Bertereau Publié le
Licence santé : les sept expérimentations retenues publiées au JO
Cours en amphi à la faculté de médecine d'Angers // ©  Virginie Bertereau
À partir des rentrées 2014 ou 2015, sept universités vont expérimenter des filières alternatives à la PACES (première année commune aux études de santé). Deux décrets parus au Journal officiel le 22 février 2014 présentent les projets retenus par les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé. Du "parcours plurisanté" d'Angers aux passerelles entrantes de Strasbourg, EducPros fait le point.

Enterrée la PACES (première année commune aux études de santé), avec ses concours couperets ? Pas encore... Mais des expérimentations en filières santé, qui commencent à partir de la rentrée 2014 ou de la rentrée 2015, ouvrent de nouveaux horizons. Objectifs : améliorer les conditions de réorientation des étudiants après un échec en PACES et diversifier le profil des futurs médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens et sages-femmes, en créant de nouveaux modes d'entrée en deuxième ou troisième année d'études.

Ces expérimentations ont été rendues possibles grâce à la loi ESR du 22 juillet 2013. Les quatre projets retenus concernent sept universités : Angers, Paris 5, Paris 7, Paris 13, Rouen, Saint-Étienne et Strasbourg. Les autres (comme ceux de Bordeaux ou Paris 6) ont été recalés. Les expérimentations s'achèveront à la fin de l'année universitaire 2019-2020.

Le projet de l'université d'Angers

L'université d'Angers est la seule à supprimer la PACES, qu'elle remplace par un parcours pluridisciplinaire, dit "plurisanté", organisé à compter de l'année universitaire 2015-2016. Une L1 validée permettra d'accéder aux épreuves d'admission (écrites et orales) en deuxième année de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme. 75% des places seront alors attribuées.

Ceux qui échoueront pourront poursuivre en semestre 3 de licence plurisanté – et retenter leur chance aux épreuves (25% de numerus clausus) – ou rejoindre une autre L2, voire ensuite continuer en master, en écoles d'ingénieurs ou de commerce.

Le projet de Paris 5, Paris 7, Paris 13 et Saint-Étienne

Les projets de Sorbonne Paris Cité et de l'université de Saint-Étienne augmentent les chances d'intégrer la deuxième ou troisième année d'une filière santé (dentaire, médecine, pharmacie, sage-femme) avec une L2 ou une L3 validée quelconque (droit, chimie, philosophie...) mais adaptée.

Les étudiants doivent suivre des unités d'enseignement de PACES complémentaires, dont le nombre et la nature dépendent du cursus choisi en parallèle. Après la licence, un pourcentage de places leur est réservé. Par exemple, à Paris 13, 10% des étudiants seront sélectionnés par cette voie en 2014-2015 (date du début des expérimentations). Ils devraient être 30% en 2019-2020.

Le projet de l'université de Rouen

L'université de Rouen a créé une licence "sciences pour la santé". Ouverte pour l'année 2014-2015, celle-ci est parallèle à la PACES. Les bacheliers choisissent entre l'une des deux filières. Une L2 ou une L3 santé validée permet de rejoindre les études de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme.

Un pourcentage du numerus clausus est réservé aux admissions directes (15% : 6% après une L2, 9% après une L3). Le recrutement se fait sur dossier et entretien. Les étudiants peuvent aussi se diriger vers les études paramédicales. De la même façon, les étudiants de PACES peuvent se réorienter après le premier ou le second semestre vers la L1 ou la L2.

Le projet de l'université de Strasbourg

Avec une deuxième année de licence "sciences du vivant" validée, une partie des étudiants de l'université de Strasbourg pourra intégrer les cursus de dentaire, médecine, pharmacie ou sage-femme en admission directe. Ce pourcentage s'élèvera à 6,5% du numerus clausus en médecine, 25% en pharmacie, 8,5% en odontologie et 7% en maïeutique.

Il sera également possible de faire pharmacie après une deuxième année de licence de chimie validée. L'expérimentation débute en 2014-2015, mais les jurys sont organisés à compter de l'année 2015-2016.

Et après l'expérimentation ?

De nombreux points (programmes, lieux des cours, capacités d'accueil, débouchés hors filières santé...) restent à éclaircir très rapidement dans chaque université.

À plus long terme, au cours de l'année 2018-2019, les ministres de l'Enseignement supérieur et de la Santé devront présenter un rapport d'évaluation des expérimentations au CNESER (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche), qui émettra un avis. Ce rapport sera ensuite adressé au Parlement. Après six années de tests, la licence santé sera-t-elle généralisée ? Si oui, selon quel modèle ?

Aller plus loin
Lire le décret et l'arrêté relatifs à "l'expérimentation de modalités particulières d'admission dans les études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et maïeutiques".
Faire médecine par des chemins détournés : les autres pistes
Faire médecine sans être passé par le concours de PACES (première année commune aux études de santé), c'est possible. Plusieurs pistes, moins directes mais tout à fait légales, sont ouvertes aux étudiants qui ont tenté leur chance sans succès ou qui redoutent cette année couperet. Pour y parvenir, il faut "seulement" faire preuve d'endurance et de motivation. Quels sont les meilleurs "plans" ? Éléments de réponses avec statistiques à l'appui dans un dossier de letudiant.fr.
Virginie Bertereau | Publié le