Élections municipales 2014. Camille Galap : "Pourquoi je suis candidat au Havre"

Camille Stromboni Publié le
Élections municipales 2014. Camille Galap : "Pourquoi je suis candidat au Havre"
Camille GALAP - Ancien président de l'université du Havre - candidat municipales Le Havre // © 
Ancien président de l’université du Havre, Camille Galap est tête de liste de la gauche (PS – EELV – PRG) dans la ville du Havre. Il explique son engagement et fait le lien entre ces deux carrières. Nouveau volet de notre série d’interviews d’universitaires candidats aux élections municipales 2014.

Pourquoi êtes-vous candidat aux municipales au Havre ?

Je suis né au Havre, j’y vis, c’est la ville de ma vie. Je vois ce qui se passe en termes d’emploi : avec 13,2% de chômage, nous sommes deux points au-dessus de la moyenne régionale, trois points par rapport à la moyenne nationale. Dans certains quartiers, ce taux peut atteindre 40% chez les moins de 25 ans. Il y a urgence à agir.
Sans oublier que notre ville perd, chaque année, 1.000 habitants, depuis une décennie. L’avenir des Havrais, c’est la seule raison de ma candidature.

Comme président d'université, j’ai toujours été un homme de gauche

Vous défendez les couleurs de la gauche…

Je n’avais jamais adhéré jusqu’ici à un parti, mais comme président d'université, j’ai toujours été un homme de gauche. Pour ces élections municipales, je me suis engagé au parti socialiste.

Que vous apporte votre expérience à la tête de l’université du Havre ?

L’université, cela peut ressembler à une ville, en plus petit, avec des dossiers financiers, des ressources humaines, des politiques sociales, d’innovation, etc. Celle du Havre était une communauté réunissant des milliers de personnels et d’étudiants. On y est élu sur une vision d’avenir, un projet, une ambition.

Quand vous assurez cette fonction, cela vous donne une bonne connaissance des filières de formation, de recherche et d’innovation. Également des acteurs du monde socio-économique. On travaille avec des entreprises de toutes tailles, des organismes, des associations, à l’échelle locale mais aussi régionale, nationale et internationale. Ce sont des atouts importants.

L’enseignement supérieur et la recherche ne sont tout de même pas au cœur des missions de la ville.

L’enseignement supérieur et la recherche sont la pierre angulaire de nombreuses problématiques municipales. Notamment l’emploi. L’université, avec les compétences qu’elle permet de développer, par exemple sur l’éco-construction ou le développement durable au Havre, a toute son importance lorsque des entreprises envisagent de s’implanter. Cela renforce l’attractivité du territoire.

La ville et l’agglomération doivent s’impliquer fortement sur cette thématique, au sein du schéma régional de l’enseignement supérieur. À l’échelle du Havre, la structuration doit être plus forte, avec le schéma directeur local.

La ville joue un rôle très important pour l’université : qu’il s’agisse de la vie étudiante, du logement, des transports, des aides sociales, de la santé, etc.

Université du Havre - ©C.Stromboni - mai 2011

Les univers politique et universitaire sont-ils très différents ?

Dans les deux cas, il faut gérer les ego. En politique, beaucoup font des plans de carrière avant tout, ce n’est pas mon cas. Je suis d’ailleurs en faveur du mandat unique.

Mais les deux mondes sont en train d’évoluer. La loi sur le non-cumul des mandats ainsi que la mise en place des primaires citoyennes permettent d’ouvrir et de renouveler la classe politique. L’époque du mandarinat tend aussi à disparaître à l’université. La reproduction bourdieusienne n’est plus si vraie qu’avant.

Quel est votre point de vue sur la politique actuelle menée par la gauche concernant l’université ?

J’ai toujours dit que l’autonomie était très intéressante pour les universités, mais seulement si l’État ne se désengageait pas. L’ancien gouvernement [de droite] n’a pas été au bout, en termes d’accompagnement et de moyens.

Le gouvernement actuel a hérité de cette situation, il fait en sorte de mieux accompagner les universités. Ensuite, sur les questions financières, il y a eu quelques efforts, cela est en train d’évoluer. Mais la situation est contrainte et l’ESR a tout de même bénéficié de soutien, avec la création d’emplois.

Pensez-vous revenir un jour à des responsabilités dans le monde universitaire ?

Je suis actuellement en détachement de l’université. J’exerce les fonctions de directeur du site de Rouen du CNED. Il n’est aucunement exclu qu’un jour, je revienne dans le monde universitaire. Chaque chose en son temps, ce qui m’importe aujourd’hui, c’est la ville du Havre.

Camille Stromboni | Publié le