À Strasbourg, l’école doctorale « Vie et santé » joue aux Experts avec les terminales S

De notre correspondant dans l’Est, Philippe Bohlinger Publié le
Pour redorer le blason des sciences de la vie auprès des lycéens, l’école doctorale « Vie et santé » de l’Université de Strasbourg (UdS) organise des travaux pratiques à la manière de la série américaine Les Experts. Lancée il y a trois ans, l’opération « OpenLab » devrait toucher cette année la quasi-totalité des terminales S option SVT en Alsace, soit 1.200 élèves.

« Des doctorants rémunérés comme pour un monitorat animent un cours de travaux pratiques de deux heures dans chaque classe à la manière d’une enquête policière. Il s’agit d’identifier l’assassin de la boulangère du village de Mittelbourg grâce aux cheveux retrouvés dans le véhicule de deux suspects. Pour cela, les élèves exploitent des techniques utilisées en criminologie », résume Laurence Drouard, biologiste, membre du conseil scientifique de l’école doctorale et chargée de mission d’OpenLab.

Une filière en péril démographique

L’enjeu est d’importance pour la filière sciences de la vie qui comptait 1.599 étudiants en 2009-2010 (– 8 % par rapport à l’année scolaire 2008-2009), dont 348 en master (– 14 %). « Parallèlement, nos laboratoires accueillent de plus en plus d’élèves étrangers. Pourtant, l’avènement de la génétique et de la biologie moléculaire a fait exploser les domaines de compétence. Mais, pour beaucoup de lycéens, la biologie se résume encore aux filières médecine, pharmacie et à quelques écoles d’ingénieurs », déplore la biologiste.

Soutenue par l’UdS et la région Alsace, l’opération est également appuyée sur les plans logistique et matériel par le CNRS, la Ligue contre le cancer, les laboratoires Roche, Dutscher SAS et France Systèmes.

« Aujourd’hui, les lycéens abordent des notions de plus en plus complexes avec des budgets qui ne permettent pas d’organiser des TP modernes », pointe Laurence Drouard, qui espère qu’OpenLab inspirera d’autres universités. En Alsace, des discussions sont actuellement en cours avec le rectorat pour élargir l’opération vers les classes de première. Un moyen de toucher trois fois plus d’élèves.

De notre correspondant dans l’Est, Philippe Bohlinger | Publié le