Avec la Plateforme, Centrale Marseille développe mixité sociale et pédagogique

Guillaume Mollaret Publié le
Avec la Plateforme, Centrale Marseille développe mixité sociale et pédagogique
Centrale Marseille s'est associée à Simplon pour créer un lieu de formation dédié au code et à l'intelligence artificielle, qui accueille un public diversifié. // ©  everythingpossible/Adobe Stock
L’école d’ingénieurs marseillaise participe à la création d’une école dédiée à l’intelligence artificielle où apprenants sans diplômes, diplômés bac+5, et cadres en formation se côtoient dans un même espace.

C’est à Marseille que la Plateforme a ouvert ses portes voilà quelques semaines. La Plateforme ? Un lieu d’apprentissage hybride dédié au codage informatique et à l’intelligence artificielle. Organisée sur deux plateaux de 750 m2 dans le quartier de la Joliette, cette école d’un genre nouveau présente la particularité de mêler plusieurs publics.

On y trouve d’une part une école de code appelée "Coding school". Sa pédagogie, pensée en partenariat avec Simplon, s’adresse à un public, titulaire ou non du baccalauréat, souhaitant s’orienter vers les nouvelles technologies. Elle délivre un diplôme RNCP de niveau 3 reconnu par le ministère du Travail.

D’autre part, le Centrale Digital Lab propose dans ces mêmes murs une formation de niveau bac+6, spécialisée en intelligence artificielle et en sciences des données, validée par un diplôme d’établissement post-graduate délivré par l’école Centrale Marseille. Enfin des formations "Executive Education" destinées aux décideurs d’entreprises souhaitant se former dans les secteurs de l’IA et de la Blockchain sont dispensées sur une durée d’une à deux jours.

Mixité des pédagogies

"Le Digital Lab présenté ici s’appuie le même cahier des charges que celui mis en place à Centrale Lyon, Centrale Nantes et CentraleSupélec. Cependant, Marseille présente la particularité d’être le seul Lab au contact d'autres pédagogies", explique Guillaume Denis, informaticien détaché de Centrale Marseille pour animer la formation qui compte 8 étudiants pour sa première promotion. "L’objectif est de monter à 25 ou 30 étudiants dans les années à venir", poursuit-il.

Le Digital Lab de Centrale Marseille présente la particularité d'être le seul Lab au contact d'autres pédagogies. (G. Denis)

D’un point de vue pédagogique, deux enseignants-chercheurs de Centrale Marseille assurent actuellement le suivi de ces étudiants qui doivent travailler sur des études de cas réels posés par des entreprises de la région. Cet apprentissage par le concret – il a été précédé d’un mois de cours intensif sur la science des données avec le concours d’enseignants-chercheurs de Centrale Lyon –, c’est précisément ce qui a séduit Ibrahim, diplômé d’un Master Intelligence artificielle et apprentissage automatique (IAAA), auprès de l’Université d’Aix-Marseille. "A la fac, on était davantage dans un enseignement théorique. Là, l’intérêt c'est d'être dans le dur avec la réalisation d’un produit et, je l’espère, une opportunité d’embauche à la fin de l’année", lance-t-il.

De fait, la métropole Aix-Marseille semble manquer de main-d’œuvre en la matière. C’est d’ailleurs fort de ce constat qu’Antoine Metzger, président du groupe provençal de bâtiment et travaux publics NGE (12.000 salariés) a contribué financièrement au lancement de l’école. "Quand on regarde les classements, on se rend compte que la Métropole n’est pas la mieux placée dans le nombre de formations dans le secteur par rapport au nombre d’habitants. Personnellement, c’est ce qui me pousse à m’engager avec d’autres entrepreneurs", relève ce dirigeant.

Elargir le recrutement

Du côté de Centrale Marseille, qui croît en la mixité du lieu, on indique que les échanges avec les apprenants de la Coding school pourront être plus marqués dès l'an prochain quand la promotion aura fait l’acquisition de quelques savoir-faire dans le code. En attendant, l’école d’ingénieurs souhaite également élargir le recrutement pour cette formation post-graduate vers des étudiants qui n’auraient pas forcément fait d’études préalables dans le secteur de l’intelligence artificielle. "Des profils venant de faculté de chimie ou de biologie seraient également les bienvenus", soutient Guillaume Denis dont l’école reste attachée à ce que le coût de cette formation soit comparable à celui d’une inscription dans ses formations ingénieurs, soit 1.667 euros.

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