B. Ducasse : “MBS se porte bien, et mon intention n'est pas de faire une révolution.”

Éléonore de Vaumas Publié le
B. Ducasse : “MBS se porte bien, et mon intention n'est pas de faire une révolution.”
Le nouveau directeur de MBS compte poursuivre le développement de l'école de management pour atteindre 5.000 étudiants. // ©  Gilles Lefrancq/Montpellier BS
Jusqu’à présent à la tête de la CCI Hérault, Bruno Ducasse a pris, le 13 mai dernier, la direction de MBS (Montpellier business school) après le départ de son ancien directeur emblématique, Didier Jourdan. L’ancien diplômé de l’école de management montpelliéraine affiche son souhait de s’inscrire dans la lignée de son prédécesseur.

Comment appréhendez-vous votre nouvelle mission, surtout en succédant à un directeur qui est resté aux commandes pendant 26 ans ?

C’est pour moi un grand honneur de pouvoir lui succéder et d’avoir un bel outil à développer. J’ai la chance d’arriver dans une école qui se porte bien, et je n’ai pas l’intention de mener une révolution. L’objectif est de poursuivre le développement de MBS (Montpellier business school), en capitalisant sur la force de l’école pour atteindre les objectifs que la gouvernance s’est fixés.

Bruno Ducasse (MBS)
Bruno Ducasse (MBS) © Montpellier Business School

Considérez-vous que votre expérience en tant que directeur de la CCI Hérault est un point fort ?

Aujourd’hui, MBS est une belle PME, constituée d’à peu près 300 ETP (équivalents temps plein), une cinquantaine de fonctions support (informatique, sécurité, etc.), plusieurs dizaines d’intervenants extérieurs, et qui réalise 45 millions d'euros de budget par an. La volonté de la gouvernance était de nommer un directeur général d’entreprise, capable de s’entourer des compétences académiques, de recherche et d'un directeur du développement.

En tant que directeur de la CCI pendant 9 ans, j’ai acquis une bonne expérience du management et du travail en équipe. J’ai également activement participé à la transformation de MBS en association en 2013, et je suis de très près le développement de l’école à travers ma participation aux différentes réunions des instances de la gouvernance (bureau, conseil d’administration, assemblée générale).

Quels sont les chantiers sur lesquels vous devez vous attaquer prochainement ?

Si le nouveau plan stratégique n’est pas encore validé, trois grands objectifs ont déjà été définis par la gouvernance : la création du nouveau campus, la poursuite de l’internationalisation et le développement de la formation continue. Le nouveau campus, dont l’ouverture est prévue à l’horizon 2023, devrait nous permettre d’accueillir près de 5.000 étudiants en 2025. Ce sera également un moyen de marquer la présence de MBS dans un nouveau quartier, au cœur d’un écosystème composé de la French Tech de Montpellier, d’autres entreprises et d’écoles.

Des changements ont également été annoncés à la rentrée 2019 ?

Nous ouvrons effectivement neuf nouveaux MSc (Master of science) qui viendra compléter l'offre de nos masters of science, articulée autour de trois thématiques : marketing management, finance et business & operations management. Nous poursuivons la refonte du PGE (Programme grande école), annoncée en début d’année. L’idée est d’introduire plus de flexibilité dans les choix des parcours et une plus grande ouverture à l’international grâce à nos partenariats avec 184 écoles à l’étranger.

Le nouveau campus devrait nous permettre d’accueillir près de 5.000 étudiants en 2025.

Nous sommes également en train de finaliser l’ouverture d’un nouveau bachelor à Dakar, où nous formerons, dès le mois de septembre prochain, une vingtaine d’étudiants issus de toute l’Afrique de l’Ouest. Par la suite, nous ne nous interdisons pas d’envisager de créer d’autres formations ailleurs, même si cela ne fait pas partie des priorités de MBS aujourd’hui.

Vous êtes leader de l’alternance parmi les écoles de management avec plus de 1.300 alternants, comment comptez-vous maintenir le cap ?

Nous sommes en effet très bien positionnés sur ce critère-là, puisque nous sommes dans les 5 à 10 premiers des différents classements. Entre les étudiants boursiers et ceux qui sont en alternance, 35 % des étudiants de MBS ne paient pas de frais de scolarité. De plus, 70 % des alternants ont un contrat avant la fin de leur scolarité et environ 90 % des étudiants sont en CDI six mois après leur diplomation.

C’est évidemment un de nos critères d’attractivité. Si la réforme de l’apprentissage a pu nous inquiéter au début, depuis que nous avons connaissance des préconisations de France Compétences et des coûts-contrats discutés par les branches, nous sommes confiants sur l’après 2024.

Avez-vous prévu de nouer de nouveaux partenariats avec des établissements du supérieur ?

Notre collaboration avec l’université de Montpellier est au beau fixe, à la fois en matière de recherche et académique. Nous avons également un partenariat important avec l'IAE (intervention de professeurs d'université à l'école, double diplôme), mais il est toujours possible d'élargir avec d’autres établissements de la région. Et particulièrement avec des écoles d’ingénieurs, qui peuvent représenter un axe de développement intéressant.

MBS ne cache pas son ambition d’atteindre le top 10 des meilleures écoles de management, comment comptez-vous vous y prendre ?

L’école s’est engagée, avant mon arrivée, dans le processus d’obtention du label Equis (European Quality Improvement System), pour laquelle nous avons été audités en avril dernier et dont la décision sera rendue dans le courant du quatrième semestre 2019. En cumulant les accréditations internationales AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), AMBA (Association of Masters of Business Administration) et EQUIS, MBS rentrerait dans le cercle fermé des écoles de commerce détentrices de la “triple couronne” ; ce qui nous permettrait d’accélérer notre ascension. Nous devons également continuer à nous améliorer sur la recherche, en publiant plus d’articles de rang 1 que par le passé.

Justement, quelles mesures envisagez-vous pour améliorer la qualité des articles ?

Nous prévoyons de recruter de nouveaux enseignants-chercheurs, notamment des spécialistes de la RSE et de l’égalité des chances pour orienter la recherche sur des problématiques qui font l'ADN de l'école. Mais cela ne veut pas dire que nous allons abandonner les recherches dans les autres domaines. Autre objectif : faire en sorte que l’ensemble du corps professoral monte en compétence pour que tous ceux qui le souhaitent puissent s'inscrire dans cette dynamique de recherche.

Éléonore de Vaumas | Publié le