Projet de budget : une hausse de 1,8 % pour l'Enseignement supérieur

Laura Taillandier Publié le
Projet de budget : une hausse de 1,8 % pour l'Enseignement supérieur
Le budget de la mission "Recherche et enseignement supérieur" devrait augmenter de 500 millions d'euros en 2019. // ©  Xavier Popy / R.E.A
Le projet de budget de la mission Recherche et Enseignement supérieur s'élève à 27,9 milliards d'euros. Une augmentation de 500 millions d'euros, plus importante que celle initialement envisagée dans la loi de programmation mais en deçà des attentes des syndicats dans le contexte de mise en œuvre de la réforme de l'entrée à l'université.

27,9 milliards d'euros : c'est le montant des crédits alloués à la "Mission interministérielle Recherche et Enseignement supérieur" dans le PLF 2019, selon un document budgétaire préparatoire au débat d'orientation des finances publiques, publié le 13 juillet 2018. Le budget de la Mires augmenterait ainsi de 500 millions d'euros par rapport à celui de l'année dernière, soit une hausse de 1,8 %.

Bercy aura donc finalement choisi d'abonder de 300 millions d'euros la somme initialement fixée à hauteur de 27,87 milliards d'euros dans la loi de programmation de janvier 2018. Une hausse qui place la mission du ministère de l'Enseignement supérieur parmi les privilégiées du PLF 2019 avec celle de la "Défense", de l'"Enseignement scolaire" (+ 1,44 %), et celle dédiée aux "Solidarités, insertion et égalités des chances".

Une augmentation jugée décevante en pleine réforme

Pourtant, selon certains acteurs de l'enseignement supérieur, cette augmentation déçoit, dans un contexte de forte hausse démographique et en pleine mise en place de la réforme de l'entrée à l'université.

Pour le Sgen-CFDT ou la Fage, ce chiffre nécessiterait d'être doublé pour atteindre le milliard d'euros. "Nous avons un regard positif sur la hausse mais ce n'est pas suffisant, surtout quand on voit ce que l’exécutif est prêt à mettre sur le service national universel (1,75 milliard d'euros d'investissement)", pointe Jimmy Losfeld, le président de l'organisation étudiante.

Même constat pour Franck Loureiro, co-secrétaire général du Sgen-CFDT : "Le compte n'y est pas alors que la loi ORE nécessite des moyens supplémentaires pour que tout ne soit pas absorbé par la hausse démographique".

À la rentrée, 34.000 étudiants supplémentaires devraient être accueillis à l'université, selon les prévisions du ministère de l'Enseignement supérieur. Pour la CPU, cette prise en charge nécessiterait à elle seule une augmentation du budget de 220 millions d'euros du programme 150 de la Mires. Soit une somme de 6.000 € par étudiant à percevoir pour les établissements, hors bourses.

La Conférence des présidents d'université plaide ainsi pour une hausse de 670 M€ du seul programme "Formations supérieures et recherche universitaire" alors que la hausse envisagée par le gouvernement de 500 M€ vise l'ensemble des crédits de la Mires.

L'augmentation est aussi jugée insuffisante aux yeux du syndicat Sup'Recherche - Unsa pour permettre un "rattrapage" de l'université par rapport aux classes préparatoires et STS où le coût par étudiant est beaucoup plus élevé. "Nous ne connaissons pas la ventilation entre les programmes de la mission. Mais cela reste bien trop faible...", soutient Stéphane Leymarie, le secrétaire général du syndicat.

"La réforme de l'entrée à l'université est soutenue par les acteurs, les changements culturels sont en cours dans l'enseignement supérieur. Il faut désormais l'argent pour que cela réussisse", abonde Jimmy Losfeld.

Soit 220 millions d'euros supplémentaires, selon les calculs de la conférence des présidents d'université pour permettre les créations d'emplois nécessaires, le financement de formations nouvelles adaptées ou encore la reconnaissance de l’investissement pédagogique des personnels.

Laura Taillandier | Publié le