C'est désormais officiel : l'IBBA (International Bachelor of business administration) de Kedge, situé à Marseille, et le BSc in international business de Neoma (Rouen), quittent le giron de Sesame pour intégrer le concours Pass, au côté de l'Edhec BBA (Lille et Nice), du BBA (ex-ECE) et de l'American BBA de l'Inseec. La nouvelle, qui avait filtré le 3 octobre 2016 après le dernier séminaire de Sesame, a été annoncée officiellement ce 12 octobre par les quatre partenaires.
L'objectif de ce rapprochement ? Clarifier le positionnement de ces deux BBA, par rapport à deux autres formations postbac héritées des écoles aujourd'hui fusionnées, qui restent membres de Sesame : l'EBP International, situé à Marseille (Kedge), et le Cesem de Reims (Neoma). Ce dernier se présente comme un produit "bi-culturel" orienté vers le recrutement d'étudiants Français, tandis que le BSc se veut plus global.
Fer de lance à l'international
La démarche est la même du côté de Kedge BS. Quand l'EBP, en cinq ans et demi, cible un profil de Français et d'enfants d'expatriés, en quête d'une forte exposition à l'international, l'IBBA, totalement rajeuni, vise principalement les étudiants étrangers.
"En 2015, nous avons transformé le Cesemed en IBBA, et réussi à augmenté la sélectivité et le nombre d'étudiants recrutés. Aujourd'hui, nous voulons qu'il soit le fer de lance de notre internationalisation", explique Thomas Froehlicher, le directeur général de la business school issue du mariage d'Euromed et de BEM.
L'idée ? Doubler "rapidement" le pourcentage d'étudiants recrutés hors des frontières de l'Hexagone, pour atteindre un taux d'un sur deux, contre un sur quatre aujourd'hui. Quelques centaines d'élèves tout au plus, qui pourraient sembler bien dérisoires au regard des 10.000 étudiants de Kedge, mais qui ont toute leur importance en termes de signal envoyé au marché...
Un objectif partagé par l'Edhec et l'Inseec, qui, en ouvrant leurs portes à ces deux nouveaux programmes, plus modestes par la taille, voient également un moyen d'améliorer leur visibilité sur la scène mondiale. Les quatre écoles, qui ouvrent 1.900 places au concours 2017, attendent 6.000 candidats... "Demain, il pourrait atteindre 10.000 candidats", prévient Catherine Lespine, la directrice générale du nouveau groupe Inseec-Eiffel.
UNE NOUVELLE FILIÈRE DE RECRUTEMENT VIA LES RÉSEAUX SOCIAUX
Mais l'arrivée de Kedge et Neoma est aussi l'occasion d'expérimenter de nouvelles manières de recruter. À côté du concours classique, à partir de cette année, les membres de Pass testent une nouvelle filière de sélection sur dossier via la plate-forme américaine ZeeMee.
Déjà adoptée outre-Atlantique par plusieurs universités, elle laisse davantage de place à la créativité des candidats, libres d'exprimer leur personnalité, leurs passions à travers des formats variés (photo, article...) : "Après une longue étude de marché, nous avons repéré ce réseau social, qui permet notamment aux candidats de se présenter à travers une vidéo", se réjouit le directeur de l'Edhec, Olivier Oger.
L'occasion de tester grandeur nature un mode de recrutement "plus moderne" que les traditionnels concours à la française, pas forcément adaptés à ces profils internationaux que les établissements cherchent ici à séduire. "Ce n'est pas possible de dire à un étudiant étranger, rencontré sur un salon en mars, qu'on va lui faire passer des épreuves en français dans deux mois ! poursuit Thomas Froehlicher. À cette période, il a déjà été sollicité par beaucoup de concurrents. Il faut être capable de lui répondre très rapidement."
Très flexible, cette nouvelle voie ouverte à tous les bacheliers, qu'ils soient Français ou étrangers, devrait permettre de recruter au fil de l'eau, et de manière rapide. Les candidats, qui pourront s'inscrire dès le mois de novembre, seront évalués sur la base d'un dossier académique (dont les notes aux épreuves anticipées du bac), d'un entretien de motivation et du projet ZeeMee, par un jury commun aux quatre écoles, puis par chacune des écoles auxquelles ils auront postulé.
En tout, la procédure ne devrait pas durer plus de quinze jours. Un moyen d'attraper dans leurs filets de bons candidats avant la concurrence... Une "formule innovante qui, si elle s'avère concluante, pourra être appliquée à tous les programmes de l'Edhec", se réjouit Olivier Oger.