Ecoles d’ingénieurs : l’AERES relance sa conquête de la CTI

Sylvie Lecherbonnier Publié le

Jean-François Dhainaut, président de l’AERES (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur) a de nouveau lancé une bombe dans le monde feutré des écoles d’ingénieurs. Il a fait parvenir mardi 15 avril à la CTI (Commission des titres d’ingénieur) sa vision du rapprochement entre la Commission et l’Agence. Un document simultanément rendu public chez nos confrères de l’AEF. Pour le président de l’AERES, la CTI doit devenir une « commission spécialisée » au sein de la section formations de l’AERES. Sa composition, toujours paritaire entre le monde académique et le monde de l’entreprise, serait réduite de 32 à 14 membres, nommé par le président de l’Agence, lui-même, sur proposition de différentes instances. Il choisirait aussi le président de la Commission. Des modalités de rapprochement qui ressemblent fort à une OPA...

La CTI assommée

Un coup de massue pour la CTI qui n’était pas au courant de la préparation d’un tel document. Des négociations avaient été annoncées au début de l’année mais n’avaient dans les faits pas franchement démarré. A la Commission, c’est donc la stupeur qui prédomine. Elle dénonce cette volonté « d’absorption pure et simple » et met en avant une « totale contradiction avec les dispositions législatives qui régissent la CTI » (1).  Du côté des écoles d’ingénieurs aussi, les courriers électroniques s’enflamment. La publication de la proposition est vécue comme une rupture des discussions. Premier à réagir, le BNEI (Bureau nationale des élèves ingénieurs) se déclare « scandalisé » par « cette mise sous tutelle ».

L’apaisement ne semble décidément pas au programme dans cette affaire de plus en plus politique… Seuls les parlementaires ont en effet le pouvoir de faire évoluer les statuts de la CTI.  

(1)   La CTI a été créée par une loi de 1934 et confirmée en 2003 par le Parlement lors de la ratification du code de l’Education. 

Sylvie Lecherbonnier | Publié le