Enquête Dares : des métiers en forte évolution depuis 25 ans

Marie-Anne Nourry Publié le
Enquête Dares : des métiers en forte évolution depuis 25 ans
Banque Assurance // © 
En un quart de siècle, le nombre de personnes en emploi a augmenté de 3 millions pour atteindre près de 26 millions ces dernières années, en France métropolitaine. Face à une large tertiarisation de l’économie, les métiers de l’industrie et surtout de l’agriculture ont accusé un net repli, avec une diminution de moitié des effectifs dans le secteur primaire. La Dares (direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) publie, en septembre 2011, une étude sur l’évolution des métiers entre le début des années 1980 et 2009. EducPros vous en livre les principaux résultats secteur par secteur.

Alors qu’au début des années 1980, les métiers du tertiaire regroupaient 65 % des actifs, ce chiffre s’élève désormais à 76 %, ce qui représente près de 20 millions de personnes. Les métiers de la famille « santé, action sociale, culturelle et sportive » sont ceux qui ont le plus contribué à la croissance du tertiaire avec, en tête, les professions intermédiaires de la santé (infirmiers, sages-femmes, préparateurs en pharmacie, etc.), qui emploient près de 900 000 personnes. Celles de l’action sociale et de l’orientation (professionnels de l’orientation, éducateurs spécialisés, etc.) rassemblent 300 000 personnes. Quant aux cadres du domaine (médecins, dentistes, pharmaciens, etc.), ils sont désormais 370 000, contre 160 000, il y a 25 ans.

Tertiarisation continue des emplois


La plupart des domaines du tertiaire ont connu une progression de leurs effectifs. Comme le commerce, par exemple, sous l’effet du développement des fonctions commerciales dans tous les secteurs d’activité. Cette progression est particulièrement notable dans les domaines de la communication, de l’information et des arts et spectacle, de l’enseignement et de la formation, des transports, de la logistique et du tourisme, et des études et de la recherche. Mais c’est le domaine de l’informatique et des télécommunications qui détient le record, avec une croissance de 130%.

Des diplômes plus élevés, des emplois plus qualifiés.

La part des diplômés d’un bac + 3 ou plus a presque triplé.

Avec l’élévation du niveau de diplôme chez les jeunes générations, le niveau global des personnes en emploi a fortement augmenté. Désormais, la moitié des salariés sont diplômés au minimum d’un baccalauréat, contre 24 % au début des années 1980. La part des diplômés d’un bac + 3 ou plus a presque triplé. Et seulement moins d’un salarié sur quatre ne possède aucun diplôme. En raison des transformations organisationnelles et technologiques, le contenu des métiers a beaucoup évolué, nécessitant l’intégration de nouvelles compétences. Dans le domaine informatique et télécommunications, notamment, les effectifs cadres ont été multipliés par plus de six, passant de 50 000 à 320 000.

« Sur-diplômés » et « sous-diplômés »


Un décalage entre le niveau de diplôme et l’emploi occupé est apparu au fil des années, conduisant à observer de plus en plus souvent des situations où un salarié semble « sur-diplômé » ou « sous-diplômé » par rapport à son poste. Prenons l’exemple d’un emploi de cadre : la Dares montre qu’un salarié de moins de 30 ans diplômé d’un bac + 2 est considéré comme « sous-diplômé », tandis qu’un salarié de plus de 50 ans diplômé du bac est considéré, sur le même poste, comme étant dans une situation « normale ». Au début des années 1980, occuper un emploi de cadre sans le bac n’apparaissait pas atypique, quel que soit l’âge. Depuis, être diplômé du supérieur est devenu la norme pour les moins de 30 ans. Or, beaucoup de salariés ont atteint le statut cadre grâce à la promotion interne ; en banque-assurance, par exemple, seule la moitié des cadres sont diplômés du supérieur.

Des femmes plus nombreuses, surtout dans les métiers qualifiés

Près de la moitié des emplois sont occupés par des femmes, contre 41% il y a vingt-cinq ans


Aujourd’hui, près de la moitié des emplois sont occupés par des femmes, contre 41% il y a vingt-cinq ans. Cette augmentation est très nette dans les professions de niveaux intermédiaire ou cadre : les femmes occupent la moitié des postes de cadres dans les services administratifs, comptables et financiers, et ont investi la banque-assurance, où elles occupent 42 % des emplois de cadres contre seulement 18 % au début des années 1980. En revanche, dans certains métiers, leur présence a diminué. A titre d’exemple, la part des femmes a baissé parmi les employés en informatique (56 % aujourd'hui contre 85 % il y a vingt-cinq ans), du fait du déclin des professions de « dactylos » et d’opératrices de saisie.



Télécharger l’étude complète : « L’évolution des métiers en France depuis 25 ans »

Marie-Anne Nourry | Publié le