Etablissement de réinsertion scolaire de Craon : sortie de crise au collège Volney

Publié le
Après la bagarre qui avait éclaté entre les élèves de l'ERS (Établissement de réinsertion scolaire) et ceux du collège Volney de Craon (Mayenne), les enseignants avaient exercé leur droit de retrait et les parents ne souhaitaient plus y envoyer leurs enfants. Leurs revendications pour le maintien de l’ERS dans de meilleures conditions, ont été entendues. L’ambition est désormais d’en faire réellement un établissement de « réinsertion scolaire ».

Un courrier du recteur de l'académie de Nantes a été adressé mercredi 17 novembre 2010 à Bernard Pannetier, principal du collège Volney de Craon en Mayenne, pour confirmer les moyens supplémentaires alloués à l’ERS (Etablissement de réinsertion scolaire) ouvert seulement depuis le 8 novembre. Il fait suite à une réunion organisée la veille par le recteur avec les équipes enseignantes et les parents d'élèves. Cette lettre précise la nomination prochaine d’un directeur d’ERS, la stabilisation des effectifs de l’ERS à 9 élèves jusqu’à la fin de l’année 2010-2011, ainsi que la présence d’un invité es qualité de l’Inspection académique de Seine-Saint-Denis, d’où sont originaires les élèves et qui supporte les frais de fonctionnement de l’établissement, au conseil d’administration du collège.

Des mesures demandées par les enseignants du collège, qui avaient exercé leur droit de retrait suite à la bagarre survenue le lendemain matin de l’arrivée des élèves de l’ERS, après leur intrusion dans la cour du collège.

« Depuis l’incident on se rend compte que ce n’était pas la bonne façon de faire »

« Depuis l’incident tout le monde bouge et se rend compte que la façon de faire n’était pas la bonne, estime Zélia Malhaire, professeur d’anglais au collège. Mais tout avait mal démarré. Nous n’avons jamais été consulté pour la mise en place de l’ERS. Dès le début on nous a dit que c’était une structure séparée, pour rassurer les profs qui craignaient d’avoir ces élèves en cours. Et nous n’avons jamais rencontré l’équipe éducative de l’ERS. Il semblait donc que le lien avec le collège n’ait pas été prévu. Dans ces conditions je ne vois pas où est la dimension de réinsertion scolaire, alors que c’est sensé être un établissement de réinsertion scolaire ! »

Un directeur, probablement à temps partiel, pour l’ERS

Le nouveau directeur de l’ERS devrait être chargé de travailler le lien entre les élèves dont il a la charge et ceux du collège voisin. Son nom pourrait être communiqué lors du comité de suivi de l’ERS qui devrait avoir lieu mardi 23 novembre. « Il sera probablement nommé à temps partiel, son établissement ne comptant que 9 élèves, mais le courrier ne le précise pas », précise Jimmy Prudhomme, professeur de technologie au collège.

Organiser la concertation entre professeurs de l’ERS et du collège

Pour aller dans ce sens, les professeurs du collège ont demandé au recteur de l’académie de Nantes de financer des heures de concertation entre eux et les enseignants de l’ERS. D’après Jimmy Prudhomme, le recteur se serait engagé oralement à trouver des financements. « Reste à l’équipe à définir les besoins et à trouver des volontaires », ajoute le professeur de technologie. Par ailleurs, la décision de recruter trois « services civiques volontaires » intervenant sur les deux établissements, devrait également être à l’ordre du jour du prochain CA, qui aura vraisemblablement lieu avant les congés de fin d’année.

«  Il faut entamer une réflexion plus large et nationale »

« On espère pouvoir reprendre le travail sereinement ici. Mais il faut entamer une réflexion plus large et nationale, avec des spécialistes de la question et tous les partenaires éducatifs, sur la manière de concevoir et de mettre en place les ERS », conclut Zélia Malhaire. A Craon, le comité de suivi de l’ERS donnera un avis sur la poursuite, l’élargissement ou la suspension du dispositif à l’issue de l’année scolaire.

Depuis lundi 15 novembre 2010, 7 élèves sur les 9 que compte désormais l’ERS ont repris les cours. Les deux absences étant justifiées. Côté collège, les élèves étaient revenus massivement en cours mercredi 17 novembre au matin.


| Publié le