"Un lycée pavé de bonnes intentions" : l'ouvrage de Richard Descoings en avant-première

Virginie Bertereau et Camille Stromboni Publié le
"Un lycée pavé de bonnes intentions" : l'ouvrage de Richard Descoings en avant-première
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Le sujet lui tient à coeur. Missionné sur le lycée par Nicolas Sarkozy en 2009, Richard Descoings publie, le 30 août 2010, un ouvrage intitulé "Un lycée pavé de bonnes intentions". Nous vous livrons, en avant-première, les bonnes feuilles de ce livre. Au menu : le système d'orientation , le lycée professionnel ou encore la place des grandes école . Sans oublier le profil nécessaire pour être un bon ministre de l'Education nationale . Extraits.

"De ce système d’orientation et de sélection découlent l’effroi et l’ennui"

"La sélection en aval, par sa brutalité, provoque la sélection en amont. On sélectionne de plus en plus tôt. […]. Les jeunes sont très lucides – et très anxieux : ils savent à chaque moment d’une orientation que ce sont des portes de l’avenir qui se ferment. […] Dans ce système d’orientation par évincement et dégradation, où est la préoccupation d’éducation ? En quoi l’élève est-il au centre du système ? [...]

"Dans ce système d’orientation par évincement et dégradation, où est la préoccupation d’éducation ? En quoi l’élève est-il au centre du système ?"

De ce système d’orientation et de sélection découlent effectivement, pour une partie qui n’est pas marginale des jeunes au lycée, l’effroi et l’ennui. L’effroi, c’est-à-dire la peur, la crainte, l’anxiété de recevoir une mauvaise note, d’être orienté par défaut, ou tout simplement de ne pas comprendre selon quelles règles on est jugé et évalué. Ne pas comprendre dans quelles limites ou avec quelle force les professeurs soutiennent et encouragent les élèves, se portent du côté des jeunes. Ils craignent que les professeurs soient là seulement pour les contrôler, les trier, faire émerger un petit nombre de « bons », une majorité de « moyens », le « marais » comme on dit parfois, et enfin la grosse minorité de celles et ceux à qui l’on dit : « Tu n’as pas le niveau ! » Le professeur André Antibi appelle cette répartition la « constante macabre » de notre Éducation nationale (1)."

(1) André Antibi, La Constante macabre, ou comment a-t-on découragé des générations d’élèves, Paris, Math’Adore, 2003.

Lire l'intégralité de l'extrait sur l'orientation : Richard Descoings : “Dans ce système d’orientation par évincement, où est la préoccupation d’éducation ?”

"Interdire aux grandes écoles le malthusianisme à outrance"

"Ce qui permettrait d’alléger l’intensité et la dramatisation de la compétition scolaire au lycée pourrait à mon sens résider dans deux mesures qui n’ont rien de noble dans leur formulation mais qui seraient révolutionnaires si elles étaient appliquées.

L’École normale supérieure de la rue d’Ulm verrait-elle sa qualité s’effondrer si elle doublait ses promotions ?

1. Interdire aux grandes écoles, qui sont financées par l’État, le malthusianisme à outrance qu’elles pratiquent ostensiblement, au nom de l’idée que seule la rareté prouve la qualité. La commission présidée par Jacques Attali a proposé de quadrupler le nombre des élèves en écoles d’ingénieurs. Pourquoi ne le fait-on pas ? Jacques Attali a proposé de doubler le nombre de polytechniciens, pourquoi ne le fait-on pas ? L’École normale supérieure de la rue d’Ulm verrait-elle sa qualité s’effondrer si elle doublait ses promotions ? […]"

Lire l'intégralité de l'extrait sur le système grandes écoles-universités : Richard Descoings : “L’ENS de la rue d’Ulm verrait-elle sa qualité s’effondrer si elle doublait ses promotions ?”

"Comment revaloriser les lycées professionnels?"

"Les lycées professionnels sont les lieux de notre Éducation nationale où échouent ou, au contraire, réussissent les jeunes des classes populaires et du bas des classes moyennes. D’eux proviennent la majorité des élèves « décrocheurs », ceux qui quittent notre système scolaire sans qualification ou sans diplôme. D’eux dépend l’accès à un niveau d’étude et de formation qui permet effectivement une insertion à la fois professionnelle, sociale et citoyenne. […]

Pour beaucoup d’élèves, et pardonnez-moi de le dire, pour beaucoup de professeurs, le lycée professionnel, c’est un peu le « lycée pour les nuls »

Comment les revaloriser ? [...] Il me semble que quatre actions devraient être conduites simultanément. La première concerne l’image de ces lycées, présentée de façon souvent détestable dès le collège. Pour beaucoup d’élèves, et pardonnez-moi de le dire, pour beaucoup de professeurs, le lycée professionnel, c’est un peu le « lycée pour les nuls ». Cette représentation est incroyablement injuste […]"

Lire l'intégralité de l'extrait sur les lycées professionnels : Richard Descoings : “Pour beaucoup d’élèves et de professeurs, le lycée professionnel, c’est un peu le ‘lycée pour les nuls’”

"Il est permis de rêver..."

... d'un ministre de l'Education nationale avec un profil bien particulier. Lire l'extrait : Richard Descoings : "Il y a une contradiction entre le temps long de l’Éducation et le temps court du politique”

Retrouvez tous les extraits du livre de Richard Descoings au sein de notre dossier : « Un lycée pavé de bonnes intentions » : les bonnes feuilles du livre de Richard Descoings

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