Inseec U devient Omnes Education et lance un plan de 100 millions d'euros d’investissement

Agnès Millet Publié le
Inseec U devient Omnes Education et lance un plan de 100 millions d'euros d’investissement
José Milano, directeur général du groupe Inseec (à gauche) et Mathias Emmerich, président exécutif. // ©  Agnès Millet
Avec cette "marque ombrelle", le groupe vise une croissance des effectifs étudiants et l’ouverture de nouveaux campus en France et en Europe.

C’est un changement de nom et une stratégie de croissance ambitieuse qu’ont annoncé ce mardi 12 octobre Mathias Emmerich, président exécutif du groupe Inseec et José Milano, directeur général. L'entité devient donc Omnes Education et affiche comme objectif, pour 2025, un investissement de 100 millions d'euros pour se développer.

Figurant parmi les leaders français de l'enseignement supérieur privé avec 12 écoles (management, ingénieurs, communication et création et science politiques), réparties sur plusieurs campus en France et à l’international, le groupe compte 30.000 étudiants pour 120 enseignants-chercheurs. S’il affiche un chiffre d’affaires de 300 millions d'euros en 2021, il vise déjà les 400 millions d'euros pour 2025.

Selon Mathias Emmerich, cette nouvelle "marque ombrelle" qui porte un "nom neutre", permettra de protéger les marques de chaque école et de décliner la pluralité du groupe, puisqu’elle signifie "toutes et tous", en latin.

De nouveaux campus à Rennes, Marseille et en Europe

Omnes Education prévoit de consacrer 50 millions d'euros à l’immobilier, pour agrandir ou créer de nouveaux campus. En 2023, c’est à Rennes que le groupe installera certaines de ses formations (ECE, HEIP, Sup de Pub, Inseec bachelor et MSc) puis en 2024, à Marseille. Un autre campus français est envisagé pour 2025, et peut-être un quatrième par la suite.

Par ailleurs, en France, les campus existants s’agrandiront : celui de Bordeaux passera de 10.000 à 16.000 m2 et celui de Lyon de 10.000 à 17.000 m2 en 2023. À Paris, le campus passera de 40.000 à 60.000 m2, tout en étant rationalisé. Aujourd’hui éclaté en dix sites, il se concentrera sur Eiffel, La Villette et un nouveau pôle de 13.500 m2 à La Défense, qui accueillera l'ESCE, HEIP et l'IFG en 2022.

L’international est la nouvelle priorité du groupe, qui appliquera une stratégie offensive en Europe puisque des rachats sont souhaités "dans les pays limitrophes : Espagne, Allemagne ou l’Italie…", précise Mathias Emmerich. Présent à Abidjan, en Côte d'Ivoire, Omnes Education veut aussi se développer en Afrique.

Atteindre au moins 40.000 étudiants en 2025

La croissance externe vise de quatre à six acquisitions d’écoles du numérique, d’art, de design ou d’entreprise de solutions digitales. Le groupe veut ainsi passer de 30.000 à 40.000 étudiants en 2025 – et davantage encore. Concernant la formation continue, le but est de doubler les effectifs actuels de 2.000 étudiants.

Ces hausses se traduiront par le développement du portefeuille, notamment des programmes en alternance ainsi que des cursus anglophones, pour internationaliser les effectifs (2,7% en 2021). Au niveau de la professionnalisation, en 2022, sept formations inscrites au RNCP (Répertoire national de la certification professionnelle) ouvriront, suivies de 20 autres, en 2023 et 2024.

De plus, afin d’attirer de nouveaux publics, le groupe ouvrira, en février 2022, un semestre d’immersion pour des étudiants post-bac se trouvant face à des difficultés d’orientation ou à un déficit de projet.

2469122-logo-omnes-copie-original.jpg
2469122-logo-omnes-copie-original.jpg ©

Investir dans les outils pédagogiques

Cette volonté de croissance se double d’un souhait de se différencier au niveau de la pédagogie, via l’investissement de 40 millions d'euros dédiés aux outils pédagogiques et collaboratifs.

L’objectif est de proposer une "expérience étudiante augmenté", selon José Milano. La personnalisation et l’accompagnement doivent être au cœur du dispositif. Il s’appuiera sur la numérisation de l’offre pédagogique, qui sera renforcée, pour trouver un équilibre en distanciel et en présentiel. Le groupe propose actuellement 2.500 heures de formations asynchrones, dont 1.600 heures de vidéos.

Cela permettra également d’aider les écoles à partager leurs ressources pédagogiques, "un vrai changement de culture", selon Mathias Emmerich. Les maquettes seront remodelées en blocs de compétences et certificats, utilisables dans plusieurs programmes, en formation initiale ou continue.

Le groupe va aussi ouvrir une plateforme afin de mettre à disposition des étudiants les compétences de tous les professeurs du groupe. Ainsi, 10 millions d'euros seront mis sur la table pour accompagner tous les collaborateurs, afin qu’ils soient "les acteurs de ces transformations", complète José Milano.


L’Inseec "a trouvé pleinement sa place"
Au sujet de l’école de management Inseec, José Milano indique qu’"après plusieurs années de baisse de recrutements étudiants, le chiffre de 2.000 étudiants a été retrouvé en 2021". Au plus bas, il était tombé à 1.700. Surtout, "l’école a trouvé pleinement sa place dans le groupe" et collabore davantage en réseau.

Comptant 15.000 étudiants au total, cet "énorme vaisseau", selon les mots de Mathias Emmerich, devrait profiter du changement de nom de groupe. "La marque Inseec était un peu écrasée par la marque Inseec U, qui n’a jamais vraiment pris. Elle va pouvoir retrouver de la puissance."

Agnès Millet | Publié le