Jeunes diplômés des grances écoles : des salaires en suspens

Géraldine Dauvergne Publié le

Marché de l’emploi au beau fixe, à l’exception des salaires : telles sont les conclusions de l’enquête 2008 de la Conférence des grandes écoles (CGE) sur l’insertion professionnelle de leurs jeunes diplômés. Par rapport à la précédente étude, les tendances se maintiennent suivant le type du diplôme. Ainsi, chez les jeunes ingénieurs, le taux d’activité est plus faible que chez leurs camarades issus des écoles de management (72,3 %, au lieu de 79,6 %) et le statut de cadre plus fréquent (93,2 %, au lieu de 86,6 %). En revanche, les jeunes diplômés des écoles de management disposent d’un salaire brut hors primes légèrement plus élevé que les ingénieurs (32 800 €, au lieu de 32 150 €).

L'augmentation des salaires inférieure à l'inflation

Si la part en activité professionnelle et le taux net d’emploi ne cessent d’augmenter pour tous les jeunes diplômés de grandes écoles, leurs salaires n’enregistrent, eux, qu’une faible hausse (+ 1,9 %) par rapport à l’enquête 2007. Une augmentation moyenne annihilée par l’inflation. Chez les diplômés des écoles de management, le salaire est même en retrait de 1 % par rapport à 2007. Bernard Ramanantsoa, président de la commission Aval de la CGE, nuance ces résultats : « Le salaire moyen est basé sur les déclarations des diplômés travaillant en France, et ne prend pas en compte les salaires des diplômés à l’étranger. Par ailleurs, nous avons enregistré les salaires toutes primes confondues cette année. Or, celles-ci augmentent de manière substantielle le niveau des rémunérations, jusqu’à 17 % pour les hommes diplômés des écoles de management. »


Sous l’effet des primes, le salaire moyen passe en effet de 32 350 € à 35 370 € ! Le directeur général de HEC fait néanmoins part de ses inquiétudes : « Il existe un risque d’évaporation de nos meilleurs jeunes diplômés vers l’étranger, si aucun effort n’est fait sur les salaires bruts. » Enfin, les grandes perdantes restent les jeunes femmes, qui voient leur situation se détériorer sur tous les points par rapport à leurs homologues masculins.

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