La nouvelle répartition des moyens fait débat dans les écoles d’ingénieurs

Sylvie Lecherbonnier Publié le
La nouvelle répartition des moyens fait débat dans les écoles d’ingénieurs
Polytech'Orléans // © 
La nouvelle donne pour répartir les moyens alloués aux établissements d’enseignement supérieur n’agite pas seulement les universités. Le système qui remplace San Remo fait également débat au sein des écoles d’ingénieurs sous tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur. Ecoles internes et externes ont fait part de leurs récriminations à l’occasion de l’assemblée générale de la CDEFI (Conférence des directeurs d’écoles françaises d’ingénieurs), le 9 janvier 2009.

Du côté des écoles internes aux universités, l’objectif est clair. Elles veulent être traitées comme les IUT et signer un contrat d’objectifs et de moyens avec la présidence de leur université. « Les écoles d’ingénieurs ont tout à gagner et rien à perdre », estime Paul Jacquet, le président de la CDEFI. En effet, si les IUT bénéficiaient du fléchage des moyens dans l’ancien modèle, ce n’était pas le cas des écoles d’ingénieurs.  

La DGES favorable au contrat d’objectifs et de moyens pour les écoles internes  

Une demande qui a les faveurs de Patrick Hetzel. Le directeur général de l’enseignement supérieur voit dans le contrat d’objectifs et de moyens « un outil de bonne gouvernance » à généraliser aux autres composantes de l’université. Face aux inquiétudes, il prévient que « l’élaboration du contrat quadriennal entre le ministère et l’université sera un moment privilégié pour regarder de près les relations entre la présidence et les composantes. »  

Une répartition en retard pour les écoles externes  

La répartition des moyens entre les 40 écoles d’ingénieurs externes a quant à elle pris du retard. La circulaire « emploi » devrait être publiée le 26 janvier 2009. Ce retard a entre autres pour cause des différences de calcul entre la DGES et les écoles. Sur les 40 écoles, 33 ont contesté le chiffre d’enseignants-chercheurs publiant annoncé par la DGES. « Un écart de plus de 300 postes au total existait entre les données du ministère et celles des écoles », signale Michel Mudry, le délégué général de la Conférence. Des erreurs en cours de correction.  

Des critères spécifiques ?  

Pour preuve de bonne volonté, Patrick Hetzel s’est dit prêt à faire évoluer les critères de répartition pour mieux prendre en compte les spécificités des écoles d’ingénieurs. L’indicateur d’enseignants-chercheurs publiant pourrait être transformé à terme en enseignants-chercheurs produisant et tenir compte des contrats de recherche par exemple. Dès à présent, les écoles externes seront touchées, comme les universités, par des non remplacements de départs à la retraite, non chiffrés à ce jour, et une quinzaine de redéploiements d’emplois. Des décisions qui ne manqueront pas de raviver les discussions dans les semaines à venir.

Sylvie Lecherbonnier | Publié le