La politique des petits pas de la commission Éco-campus

Publié le
La politique des petits pas de la commission Éco-campus
L'université Toulouse Jean-Jaurès, ex Le Mirail // ©  Toulouse Jean-Jaurès
Pas toujours facile de promouvoir l’environnement sur un campus ! Le témoignage de Guy Thuillier, responsable de la commission Éco-campus de Toulouse-Le Mirail.

Dans le bureau du responsable de la commission Éco-campus, murs nus et verts, deux petits autocollants, l’un au-dessus de l’interrupteur, l’autre sur la porte, attirent l’œil. Leur message : « Pensez à éteindre la lumière et fermez les portes en partant. » « Des étudiants nous ont alertés sur le fait que des salles chauffées en plein hiver restaient la porte grande ouverte et la lumière allumée », explique Guy Thuillier. Cet enseignant-chercheur en géographie est le responsable de la commission Éco-campus qui fonctionne depuis le début de l’année 2009. Rattachée au conseil d’administration de l’université, cette structure assez légère se compose d’une petite dizaine de personnes. « Nous sommes encore dans une démarche exploratoire », relativise Guy Thuillier.

La sensibilisation en première ligne


La sensibilisation et l’éducation, première ligne de la charte pour une université écologiquement responsable (cf. encadré), se révèlent essentielles. Selon son responsable, la commission doit surtout « rendre les choses visibles, mettre en lumière ce qui existe ». Cela passe en premier lieu par l’information des usagers sur les modalités de remboursement de la carte de transport en commun, car les personnes intéressées ne savent pas toujours où trouver l’information. Mais la tâche se révèle aussi parfois compliquée. « Face à l’inertie des comportements, nous avons un gros travail de sensibilisation à accomplir, estime Guy Thuillier. Les gens ont toujours un tas d’excuses pour ne pas changer leurs habitudes : le système d’horaires du covoiturage est trop compliqué, le vélo n’est pas pratique quand on transporte des livres, etc. »

Nouveau campus vert


La reconstruction du campus est bien entendu l’un des dossiers importants de la commission. « Le projet de reconstruction vise à garder le campus vert, sans voitures, relève Guy Thuillier. Un débat a été engagé sur les places de parking. La commission voulait réduire le nombre de places de parking de 10 à 20%. Car, faute de surface constructible, nous sommes obligés de construire des places en souterrain. Je trouvais dommage d’investir autant d’argent dans des souterrains, mais je n’ai pas réussi à convaincre car j’étais trop isolé. Au moins, la décision a été prise de ne pas augmenter le nombre de places de parking, c’est déjà ça ! » Autre objectif dans la reconstruction : arriver à un campus à énergie positive. À cet effet, les nouveaux bâtiments seront équipés de panneaux solaires.

Université « vélo-friendly »


Dernièrement, une station de vélos de 150 places à été installée à l’entrée du campus. Un projet de jalonnement d’un parcours-vélo du centre-ville de Toulouse vers l’université est également en cours, en partenariat avec la mairie. Il prévoit, sur un itinéraire sécurisé empruntant des pistes cyclables, l’installation de panneaux indiquant la distance et le temps à parcourir.

Nombreuses difficultés

Guy Thuillier ne cache pas les difficultés. Son engagement « repose sur la bonne volonté de quelques-uns ». Les services de l’université dont dépendent une grande partie des actions (gestion des déchets, économies d’énergie) restent assez autonomes dans leur fonctionnement et les projets suscitent parfois une franche hostilité. Suite à sa proposition de limiter la voiture sur le campus, Guy Thuillier se souvient de mails sur le thème : « Rendez-nous nos parkings » ou « Arrêtez de nous faire la leçon ! » Autre difficulté : celle de sensibiliser des étudiants, population qui bouge beaucoup d’une année à l’autre. Plutôt qu’une communication de type « Greenwashing » (écoblanchiment), en matière d’environnement, Le Mirail a choisi la politique des petits pas.

Une charte en dix points

En octobre 2009, l’université s’est dotée d’une « charte d’engagement pour une université écologiquement responsable » qui fixe dix principes d’actions. Il s’agit par exemple de maîtriser les consommations de ressources naturelles et d’énergies, de promouvoir l’écoconstruction (via les normes HQE), de favoriser les transports alternatifs à la voiture, etc.

Une politique qui passe également par le soutien aux actions de développement durable des étudiants et personnels : de la création d’un potager bio par une association d’étudiants à la récupération des piles usagées ou des papiers, en passant par un projet de récupération des gobelets plastiques des distributeurs de café.

| Publié le