Avec la loi LRU (relative aux libertés et responsabilités des universités), les universités ont désormais une mission renforcée en matière d’insertion professionnelle des étudiants en général comme des docteurs. Une mission qui rentrait en concurrence avec celle de l'ABG (association Bernard Gregory) sur le public des docteurs, doctorants et étudiants se destinant à la thèse. Ceux-ci sont désormais censés s’adresser aux BAIP (bureaux d’aide à l’insertion professionnelle) ou aux écoles doctorales, au niveau des PRES (pôles de recherche et d'enseignement supérieur). "La mission initiale de l’association est donc en partie révolue", reconnaît Pierre Goldberg, directeur adjoint de la nouvelle association baptisée Intelli'agence.
Des financements publics en baisse
"Le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et les organismes publics (CNRS, CEA) laissent entendre qu’ils vont diminuer leurs financements. Nous allons donc mettre en place des prestations payantes (notamment sur-mesure) pour les entreprises privées qui publiaient gratuitement des offres d’emploi et des sujets de thèse", révèle Pierre Goldberg.
Un tournant pris il y a déjà quelques mois et qui va aussi se concrétiser par de nouveaux outils de communication. Intelli'agence lance son site Internet. "Avec cet outil central, notre objectif est de permettre tant à un jeune docteur nantais de mettre son CV en ligne, qu’à un étudiant en master de consulter des sujets de thèse ou à une école doctorale de bénéficier d’une visibilité plus importante", résume Pierre Goldberg. L’association travaille également à développer une visibilité et des partenariats à l’international.
Quant au magazine trimestriel Docteurs & Co, il va adopter une nouvelle ligne éditoriale et s’appeler Intelligences. "Notre ambition est d’en faire une revue professionnelle pour la communauté doctorale", confie le directeur adjoint.
De nouveaux partenaires officiels
Avec ses nouveaux statuts, le conseil d’administration d'Intelli'agence s'ouvre à des partenaires qui n’étaient pas encore formellement représentés jusqu'à présent : la CPU (Conférence des présidents d’université) , la CGE (Conférence des grandes écoles) , l’ARF (Association des régions de France ) et des associations de docteurs et de doctorants.
Les chiffre-clés du doctorat
287 écoles doctorales.
10 700 thèses de doctorats.
6 thèses sur 10 en sciences.
42 % de femmes.
1 200 bourses CIFRE (convention industrielle de formation par la recherche).
Répartition des doctorants
Chimie 12 %.
Droit, économie et gestion 15 %.
Lettres, sciences humaines et sociales 25 %.
Mathématiques, physique 9 %.
Sciences de l’ingénieur, génie électrique, génie mécanique, électronique et informatique 21 %.
Sciences de la vie, de la terre et de l’univers 18 %.
Débouchés professionnels
Public 54 %.
Privé 46 %.
À noter une variation en fonction des domaines : 74 % des diplômés en lettres, sciences humaines et sociales travaillent dans le public, contre seulement 40 % des diplômés en sciences de l’ingénieur, génie électrique, génie mécanique, électronique et informatique.
Salaire net médian
Doctorat : 2 000 € (boursiers CIFRE 2 300 €).
Écoles d’ingénieurs : 2 170 €.
Écoles de commerce : 2 350 €.
Taux de chômage
Doctorat : 10 % (boursiers CIFRE : 6 %).
Écoles d’ingénieurs : 3 %.
Écoles de commerce : 5 %.
Source : enquête « Génération 2004 » du Céreq.
Aller plus loin
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