Classements : le ras-le-bol des écoles d'ingénieurs

Céline Authemayou Publié le
Classements : le ras-le-bol des écoles d'ingénieurs
Parmi les classements des médias, le palmarès des écoles d'ingénieurs de l'Etudiant. // ©  L'Etudiant-EducPros
Au sein de la Cdefi, les écoles d’ingénieurs réfléchissent à la création d’une base de données commune, permettant aux médias d’y puiser les indicateurs nécessaires à l’élaboration de leurs classements. La mise en place de ce système fait suite à la saturation des établissements, las de répondre à un nombre croissant d’enquêtes. Objectif : ne plus répondre aux questionnaires des journaux.

Si l'initiative se concrétise, les cellules communication des écoles d'ingénieurs devraient souffler. Depuis quelques semaines, plusieurs directeurs d'établissements militent en faveur de la création d'un centre de données, répertoriant, sur la base des fiches certifiées de la CTI (Commission des titres d'ingénieurs), un ensemble d'informations chiffrées relatives à leur école.

Le projet n'en est qu'à ses débuts. Il reste encore aux établissements à se mettre d'accord sur les données mises à disposition. Mais le principe a été adopté à l'unanimité lors de l'assemblée générale de rentrée de la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), le 18 septembre 2015.

"Nous sommes tous d'accord pour dire que nos services sont trop sollicités, argumente Jean-Louis Billoët, directeur de l'Insa Rouen, impliqué dans l'initiative. Les enquêtes se multiplient et nous ne pouvons plus absorber la charge de travail induite par ces dossiers." Les services ne renseigneraient alors plus les questionnaires des médias. À charge pour eux d'aller puiser dans la base mise à leur disposition.

Vers une homogénéisation des réponses

Cette base de données serait accessible aux seuls journalistes, qui y puiseraient directement les indicateurs nécessaires à l'élaboration de leurs classements. Si la mise en œuvre de ce système permet aux services administratifs de souffler, elle vise aussi à homogénéiser les réponses. "Nous nous sommes rendu compte, au sein du groupe Insa, que les écoles interprétaient certaines questions des palmarès de façon différente", concède Jean-Louis Billoët.

À l'heure actuelle, plusieurs groupements d'écoles sont prêts à se lancer dans la démarche. "Il est clair que, pour faire poids auprès des médias, il faut que plusieurs établissements de grande taille acceptent de jouer le jeu, note un directeur. Et que ceux qui sont prêts à ne plus répondre aux questionnaires le fassent vraiment..." Si l'initiative aboutit, elle pourrait donner des idées aux écoles de commerce, bien plus sollicitées que les écoles d'ingénieurs par les classements de la presse.

Céline Authemayou | Publié le