À la rentrée 2018, les inscriptions dans l’enseignement supérieur ont progressé de 2,1% soit 55.000 étudiants de plus. Le boom démographique de l’an 2000 absorbé, les effectifs devraient progresser encore de 34.000 inscriptions à la prochaine rentrée 2019, soit une hausse totale de près de 90.000 étudiants sur 2 ans.
Une hausse qui pourrait se confirmer dans les huit prochaines années ! En se basant sur les courbes actuelles, le SIES (Service statistique du ministère de l'Enseignement supérieur) a estimé que les effectifs de l'enseignement supérieur pourraient rassembler 2,75 millions d’étudiants à la rentrée 2022 et 2,8 millions à la rentrée 2027. Le scénario tendanciel élaboré fait également apparaître des gagnants et des perdants.
Gagnantes : les grandes écoles postbac et fac privées
Les capacités d'accueil à l’entrée des filières en tension à l’université font déjà le jeu des formations postbac accessibles directement sur concours : écoles d’ingénieurs postbac, écoles de commerce postbac, écoles spécialisées et facultés privées. "Une partie des étudiants semble s’être reportée vers des formations non universitaires telles que les écoles d’ingénieur, de commerce, en facultés privées ou encore en écoles paramédicales, sociales, artistiques ou culturelles", observe Aline Pauron, l’auteure de la note d’information. Ce mouvement devrait se poursuivre : entre 2017 et 2027, l’évolution des bacheliers poursuivant dans ces filières postbac devrait augmenter de +11,2 %.
5,2 % d'étudiants en doctorat sur dix ans
De son côté, l’université gagnerait 78.000 étudiants de plus sur 10 ans, soit +5,8 %. Le cursus licence enregistrerait la progression la plus dynamique (+6,9 %), devant le cursus master (+4 %). Le service statistique du ministère fait l’hypothèse que la réforme de l’entrée en master de 2016 (instaurant une sélection à l’entrée) a fait baisser les entrées en 2017 et que la tendance va se poursuivre.
Le cursus licence enregistrerait la progression la plus dynamique (+6,9%), devant le cursus master (+4%).
Le dynamisme modéré des effectifs à l’université ne profiterait pas à la poursuite d’études en doctorat. Les effectifs de doctorants seraient même en baisse de 5,2 % sur 10 ans, passant de 57.896 en 2017 et 55.000 en 2027.
STAPS, sciences et lettres, disciplines les plus dynamiques
Tous cursus universitaires confondus, les effectifs universitaires seraient particulièrement dynamiques en sciences (+7,5 % sur la période 2017-2027), en STAPS (+9,5 %) et en lettres et sciences humaines (+5,9 %).
Une progression plus modérée est attendue pour les effectifs en droit (+4,4 %), en économie (+4 %) et en santé (+3,6 %). Enfin, les filières sélectives IUT et STS connaîtraient, elles aussi, une progression dynamique du nombre de leurs étudiants (respectivement +6,8 % et +5,8 %). Les chiffres en CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) seraient, quant à eux, stables sur la période.