Les Presses universitaires du Mirail (PUM) face à la crise de l’édition

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Les Presses universitaires du Mirail (PUM) face à la crise de l’édition
S. Dulucq (à dte) et une collaboratrice (© MO) // © 
Pour survivre à la crise de l’édition, les PUM essaient de se diversifier et de passer au numérique… tout en sachant qu’il n’y a pas de recettes miracle.

Les Presses universitaires du Mirail (PUM) résumées en quelques chiffres : une équipe de huit personnes (sept équivalents temps plein) éditant une trentaine d’ouvrages et quatorze revues par an, pour un chiffre d’affaires annuel de 400.000 €.

Érosion du lectorat et baisse du tirage moyen


Comment survivre aujourd’hui face à la crise de l’édition ? « L’érosion du lectorat et les mutations des pratiques de lecture des étudiants nous affectent directement à travers une baisse régulière de nos tirages depuis plusieurs années », déplore Sophie Dulucq, la directrice scientifique. Le tirage moyen se situe désormais aux alentours de 500 exemplaires, avec des pointes à 1.000-1.500 pour certains titres et, à l’inverse, des éditions de 400 unités pour des collections plus confidentielles, en philosophie ou critique littéraire.

À partir de 2.000 exemplaires vendus, un titre est considéré comme un best-seller. Le record des PUM, Les Mots de l’histoire, qui a bénéficié de plusieurs retirages, s’est vendu à 7.000 exemplaires. L’éditeur vend d’ailleurs régulièrement les droits de cette collection à des confrères étrangers.

Les Presses toulousaines subissent également la réduction des abonnements aux revues des bibliothèques, qui privilégient de plus en plus l’abonnement à des bouquets de revues numériques. La diffusion se fait pour 30% en direct et, pour le reste, par le biais d’un réseau de librairies physiques ou virtuelles.

La baisse régulière du chiffre d’affaires des Presses du Mirail est sensiblement comparable à celle de l’ensemble des presses universitaires au plan national, soit moins 20% depuis 2009. L’équipe des PUM tente de réagir et de proposer des nouveautés. D’ici à 2014, l’ensemble des revues devraient être numérisées. « Nous commençons à utiliser notre site Internet en complément des éditions papier. Par exemple, certains ouvrages épuisés sont mis en ligne gratuitement. Ou alors, pour certains gros ouvrages, une partie est diffusée en version imprimée et l’autre en version numérique. »

L’INSA, un nouveau partenaire


Les PUM ont profité des rapprochements des institutions toulousaines au sein du PRES local pour se diversifier. C’est ainsi qu’une nouvelle collection de manuels en sciences de l’ingénieur, en collaboration avec l’INSA, a vu le jour. « L’INSA était très intéressé pour transformer de gros polycopiés destinés aux étudiants en véritables livres, raconte la directrice. Et, de notre côté, cette nouvelle collaboration constitue un rayonnement supplémentaire pour les PUM. » La collection « Pour l’ingénieur » propose déjà quatre titres. Ce rapprochement avec des filières scientifiques a en outre permis aux PUM d’être plus au fait des outils de type tablette numérique et autres revues électroniques, dans lesquels les étudiants et chercheurs scientifiques ont un peu d’avance sur leurs confrères des humanités.

Diffuser des partitions de jazz


Plus inattendu : le lancement, d’ici la fin 2011, d’une collection sur le jazz. L’université accueille depuis plusieurs années des musiciens en résidence sur le campus, qui créent des partitions originales. « Nous avons accumulé un véritable trésor de guerre de partitions de jazz », s’amuse Sophie Dulucq. Des partitions seront donc prochainement téléchargeables en ligne, avec différentes formules de paiement en fonction du nombre souhaité.

300 manuscrits reçus annuellement

« Même si la plupart de nos revues sont adossées à des équipes de recherche de l’université, nous n’avons pas vocation à diffuser exclusivement la recherche toulousaine », précise Sophie Dulucq. En clair, les PUM ne sont pas le service de publication des équipes du Mirail. Les 300 manuscrits adressés aux directeurs scientifiques et responsables de collections viennent donc d’un peu partout, des États-Unis notamment. Et, avec la réduction générale des moyens des presses universitaires et la baisse des possibilités de diffusion, les manuscrits sont désormais envoyés partout. « Nous recevons pléthore de manuscrits, ce qui n’est pas forcément un signe de bonne santé du secteur. Nombre d’espaces éditoriaux se sont fermés et les auteurs cherchent parfois désespérément à diffuser leurs travaux », explique Sophie Dulucq.

Un catalogue de 900 titres

Créées en 1987, les PUM arrivent au 4e ou 5e rang national des presses universitaires (celles de Rennes étant les premières). Parmi leurs spécialités reconnues, les collections sur la psychanalyse ou sur le monde hispanique. Elles proposent une vingtaine de collections et quatorze revues spécialisées. Leur catalogue comprend plus de 900 titres.

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