Loi ESR : la CGE veut être entendue… et reconnue

Céline Authemayou Publié le
Alors que le projet de loi sur l’enseignement supérieur et la recherche est actuellement débattu au Sénat, la Conférence des grandes écoles a rappelé qu’elle restait pour l’instant "sur sa faim". A l’occasion de la publication de l’enquête insertion 2013, le 17 juin dernier, la CGE a formulé plusieurs demandes. Et espère être entendue.

La déception règne, dans les rangs de la CGE (Conférence des grandes écoles). Après avoir rendu publics les chiffres 2013 de l'insertion des jeunes diplômés, le nouveau président de la Conférence Philippe Jamet a pris la parole pour rappeler que pour l'instant, la CGE restait "sur sa faim" par rapport à la loi ESR. Un discours qui fait écho à la lettre adressée à Geneviève Fioraso en janvier dernier et dans laquelle la structure interpellait la ministre sur plusieurs points jugés préoccupants.

Parmi les sujets évoqués par Philippe Jamet : la fin de la gratuité de la scolarité pour les élèves de classes préparatoires. "Il faut bien voir que ces étudiants doivent déjà payer des frais de concours très conséquents, estime le président de la CGE. Pour eux, c'est donc double peine. De plus, les textes sont flous et avec cette mesure, toutes les formations des lycées publics pourraient être concernés, classes préparatoires comme diplômes de techniciens supérieurs. Nous demandons donc à avoir plus de visibilité."

La Conférence souhaite également savoir où iront les droits d'inscription ainsi récoltés et demande à ce que ce budget reste dans les lycées. "Quant à savoir où devra s'inscrire l'élève et s'il sera obligé de le faire, c'est encore le flou, note Philippe Jamet. Nous trouvons cette disposition peu efficace et peu respectueuse de l'autonomie des lycées."

Des places automatiques en classe prépa, une "fausse bonne idée"

Quant à la disposition permettant aux meilleures lycéens de décrocher automatiquement une place en classe préparatoire (et autres filières sélectives), la CGE estime que c'est le "prototype même de la fausse bonne idée", avantageant un peu plus les élèves socialement favorisés.

Enfin, la Conférence a rappelé son opposition à la co-tutelle du ministère de l'Enseignement supérieur sur l'ensemble des établissements.

Pour une reconnaissance de la CGE
C’est un autre cheval de bataille de la CGE : œuvrer à sa reconnaissance par la loi. La loi LRU de 2007 ne reconnaît pas la CGE, contrairement à la CPU (Conférence des présidents d’université) et la Cdefi (Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs). La conférence souhaite ainsi voir cette situation modifiée. "Il ne faut pas que la France ait honte de ses grandes écoles", a argumenté Philippe Jamet.

Lire à ce sujet, l'article du Nouvel Observateur

Céline Authemayou | Publié le