Lycée pro, orientation, bâti scolaire… Région de France présente ses priorités pour les lycées

Malika Butzbach Publié le
Lycée pro, orientation, bâti scolaire… Région de France présente ses priorités pour les lycées
Le lycée Emmanuel Mourier de Grenoble qui date des années 1960 subit une renovation thermique par l'extérieur. // ©  Francois HENRY/REA
Lors de sa conférence de presse de rentrée, le 29 août, Région de France souligne la mesure des enjeux de l'éducation pour les régions en cette rentrée 2023. L'éducation représente en effet "le deuxième poste de dépenses" des régions qui sont notamment en charge des lycées. L'association soutient par ailleurs la réforme du lycée professionnel mais demeure attentive, surtout à l'élaboration de la carte de formation.

Au lendemain de la conférence de rentrée de Gabriel Attal, ministre de l'Éducation, les régions ont tenu à souligner leurs missions dans ce domaine, notamment parce qu'elles ont la charge des lycées.

"Nous ne sommes pas simplement des structures auxiliaires de l'État qui viendraient apporter des moyens financiers. L'esprit de la décentralisation est de confier des compétences aux collectivités en ce sens", insiste François Bonneau, président de la commission éducation de Régions de France et de la région Centre-Val de Loire.

Près de 3 milliards d'euros pour rénover les lycées face au changement climatique

Avec un montant de 4,3 milliards d'euros cette année, l'éducation est le deuxième poste de dépenses des régions. Dans cette enveloppe, "2,8 milliards d'euros sont consacrés à des travaux dans les lycées publics", souligne Kamel Chibli, vice-président de la commission.

"Il nous faut tenir compte du changement climatique dans la rénovation et la construction de nouveaux lycées, qui doivent permettre à la fois l'isolation thermique et l'aération des lieux".

Le vice-président de la région Occitanie en charge de l'Education, l'Orientation, de la Jeunesse et des Sports évoque les projets de "lycées à énergie positive, qui produisent plus d'énergie qu'ils n'en consomment".

Les régions attendent plus de souplesse pour la carte des formations du lycée pro

La rentrée 2023 marque le début de la mise en œuvre de la réforme concernant la voie professionnelle. Une réforme que soutient Régions de France en restant toutefois "attentive à ce que le lycée professionnel reste un lycée promotionnel, afin que l'élève aille le plus loin possible dans le développement de sa compétence. Même s'il doit rester insérant".

Pour François Bonneau, il est important que soit mise en place une meilleure articulation entre les lycées professionnels et les acteurs du monde économique. "Mais il faut que les bureaux des entreprises qui sont mis en place dans chaque établissement s'intègrent au travail et au dialogue avec les régions", ajoute-t-il.

Alors que la réforme prévoit de fermer 100 % des filières non-insérantes d'ici 2026, l'élaboration de la carte de formation est une compétence clé pour les régions qu'elles entendent bien garder.

"Nous constatons que cette carte n'évolue pas assez rapidement. Il faut plus de souplesse et de réactivité. Nous appelons à une approche pluriannuelle de sa modification afin d'intégrer les mutations du monde économique dans les formations et répondre aux besoins en compétences des entreprises", estime François Bonneau.

Toutefois, Kamel Chibli met en garde contre les fermetures de formations dans les territoires ruraux :  "Dans les territoires ruraux, nous avons des secteurs qui recrutent, comme le BTP, mais dont les formations attirent moins d'élèves puisque ceux-ci préfèrent aller dans les grandes villes. Il ne faut pas fermer ces formations pour autant !"

Travailler directement avec les collèges pour l'orientation

Cette rentrée est également marquée par "la montée en compétence des régions en matière d'orientation", précise François Bonneau. La demi-journée découverte des métiers prévue en 5e sera désormais généralisée, les régions doivent aussi "articuler [leur] action avec celle de l'État en travaillant directement avec les collèges sur l'orientation".

Depuis 2018 et la loi pour la liberté de choisir son avenir qui délègue une partie des compétences liées à l'orientation aux régions, certaines d'entre elles ont engagé des actions, comme des "orientibus" ou la mise ne place de plateformes dédiées à la découverte des métiers.

Dans un rapport publié en juin dernier, les députés pointaient que "toutes les régions ne se sont pas saisies de leurs nouvelles compétences de la même manière, ni avec la même rapidité". Si François Bonneau reconnaît une "asymétrie" dans les pratiques, il défend "une diversité des moyens mis en œuvre en fonction des problématiques locales". "La dynamique globale de la décentralisation apparaît positive partout !"

Cantine : les efforts des régions face à l'inflation

Après une année marquée par l'inflation, "nous demeurons attentifs au pouvoir d'achat des familles", insiste le président de la commission éducation.

Les régions qui ont en charge la restauration scolaire, font en sorte que "l'inflation ne soit pas répercutée sur le prix du repas, ce qui représenterait une augmentation des prix du ticket repas de l'ordre de 10-15 %".

Ainsi, par exemple en Île-de-France, pour la 4e année consécutive, les tarifs seront gelés pour la moitié des familles de la région. Dans la région de la Réunion, les repas sont à 1 euro pour tous les lycéens inscrits dans le public.

Malika Butzbach | Publié le