
Moins de dix universités seront touchées par la ponction de 100 millions d'euros sur les fonds de roulement des établissements d'enseignement supérieur publics, indique-t-on dans l'entourage de la ministre de l'Éducation nationale, ainsi qu'une vingtaine d'écoles d'ingénieurs.
Les facs et les écoles d'ingénieurs attendent depuis plusieurs mois de connaître celles d'entre elles qui vont être concernées par ce prélèvement, qui provoque la colère des responsables des établissements, comme Xavier Vandendriessche, à la tête de Lille 2.
pas de "thésaurisation", défend le ministère
Figureraient notamment dans cette liste Lille 2 ou encore Paris 2 et l'université d'Artois. Le ministère vise en effet les universités dont le fonds de roulement est supérieur à 65 jours, soit la norme "prudentielle" fixée par Bercy, à condition qu'il ne s'agisse pas d'argent déjà mobilisé sur des projets – ce que contestent déjà les universités visées. D'où la mission confiée en début d'année aux inspections générales, pour analyser ces fonds.
Le rapport de l'IGF (Inspection générale des finances) et de l'Igaenr (Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche) a été remis aux cabinets ministériels de l'Éducation nationale et du Budget début avril 2015. Côté universités, les inspecteurs ont travaillé sur un échantillon d'une dizaine d'établissements considérés comme représentatifs, l'objectif étant de déterminer la composition et le caractère mobilisable d'un fonds. Si un matelas de sécurité est nécessaire, la thésaurisation n'est en revanche pas satisfaisante, juge-t-on opportunément rue Descartes.
La répartition des dotations des établissements devrait, elle, être examinée lors de la réunion exceptionnelle du Cneser (Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche) du 27 avril 2015, tout comme le rapport des inspections. Un examen repoussé à de nombreuses reprises depuis décembre, en attendant ces décisions sur les fonds de roulement. S'ensuivront les notifications officielles aux établissements, bien qu'un certain nombre risquent de recevoir un coup de téléphone d'ici là.