On entre sur le gigantesque campus, sans barrières ni murs, avec le sentiment de pénétrer dans une zone préservée. Des forêts de chênes parcourues de petits sentiers au détour desquels des sculptures contemporaines ainsi que des Rodin font face aux joueurs de volley sur les vastes pelouses. Des noms prestigieux ornent les différents bâtiments : Hewlett, Packard, Gates…
L’université de Stanford s’est établie comme le centre névralgique de l’économie de l’information et du numérique. Elle revendique que 500 sociétés, parmi les plus importantes au monde, sont issues de ses bancs : Yahoo, Cisco Systems, Sun Microsystems, eBay, Netflix, Electronic Arts, Intuit, LinkedIn, ou encore Instagram, dernièrement rachetée par Facebook pour un milliard de dollars et dont les deux cofondateurs sont d’anciens étudiants de l’université de Palo Alto.
L’organisation des études favorise les rencontres avec ce vivier d’entreprises, dont les patrons et investisseurs sont invités à venir raconter leur expérience en amphi. Les étudiants peuvent réseauter avec les créateurs de SnapChat ou de Youtube, des alumni. Eric Schmidt, le président de Google, fait partie des intervenants et y recrute régulièrement ses ingénieurs. Le célèbre moteur de recherche de la Silicon Valley a des relations privilégiées avec Stanford, puisque le président de l’université, John Hennessy, siège au conseil d’administration de Google ainsi qu’à celui de Cisco Systems.
De la révolution industrielle à la révolution numérique
Ces liens forts entre le monde économique et la recherche sont imprimés dans les origines de l’université. Leland Stanford était un gouverneur et un sénateur républicain qui fit fortune dans les chemins de fer. Cet homme de la révolution industrielle a voulu fonder un établissement dédié à l’innovation. Dès sa création en 1891, Stanford attire ingénieurs et scientifiques, ainsi que les bourses de recherche du gouvernement et des entreprises en quête d’innovation en radio et télédiffusion, puis en électronique, médecine, et technologie numérique.
Frederick Terman, un ingénieur devenu doyen de l’école d’ingénieurs après la Seconde Guerre mondiale, est souvent appelé "le père de la Silicon Valley". Dans les années 30, il encourage deux de ses étudiants, William Hewlett et David Packard, à construire dans un garage le premier produit de l’entreprise, des oscillateurs radio.
Terman favorise le développement de start-up au sein de l’université en créant le parc industriel de Stanford, qui abrite aujourd’hui 150 sociétés. Il encourage ses enseignants à être consultants pour des entreprises et persuade ces dernières de financer des postes d’enseignant-chercheur pour les meilleurs étudiants de Stanford.
Cet état d'esprit entrepreneurial a su perdurer au fil des années. Aujourd'hui, il n'est pas rare que les enseignants investissent dans les start-up lancés par les étudiants, unis dans un objectif commun d’invention et de fortune.
Du 26 au 31 octobre 2014, EducPros organise un voyage d'étude dans la Silicon Valley, en Californie. L'objectif : mettre en relation les universités et les grandes écoles françaises avec les hauts centres de recherche et d’innovation de la Silicon Valley.
Au programme : visites des universités de Berkeley, Stanford et Santa Clara, rencontres avec des fondateurs et représentants d’établissements et d’entreprises emblématiques de la région (Google, Coursera, Udemy, Twitter, IDEO, Singularity University…).