Pascal Morand (directeur général d'ESCP Europe) : "J’ai rempli ma mission, en faisant avancer l’école"

Propos recueillis par Marie-Anne Nourry Publié le
Pascal Morand (directeur général d'ESCP Europe) : "J’ai rempli ma mission, en faisant avancer l’école"
©ManuelLAGOSCID // © 
Rentrée mouvementée à ESCP Europe. Pascal Morand, directeur général depuis 2006, a annoncé qu’il allait quitter ses fonctions à l'automne 2012. Il souhaite revenir à l’enseignement, et va prendre la direction de l'Institut de l'innovation et de la compétitivité, créé par l’école en 2011. Edouard Husson, vice-chancelier des universités de Paris, est pressenti pour le remplacer. Le directeur sortant dresse un bilan positif des 6 années passées à la tête de l’école européenne.

Des bruits circulent depuis quelques mois sur votre départ de la direction d’ESCP Europe. Quelles en sont les raisons ?

J’ai entendu beaucoup de rumeurs à ce sujet, notamment que la CCIP voulait m’évincer, mais elles m’indiffèrent. J’ai rempli ma mission, en faisant avancer l’école, et la CCIP est satisfaite de mon travail. D’ailleurs, j’avais toujours dit que j’arrêterais à cette période ! Je suis allé au bout de mon mandat, et la transition avec mon successeur est préparée et naturelle. Les concours s’étant bien passés, je peux rendre les clés de manière optimale.

Quels sont vos projets pour la rentrée 2012 ?

Economiste à la base, je souhaite revenir à de l’académique. Diriger une école avec 5 campus est une lourde charge, et je n’avais presque plus le temps d’écrire. Je vais ainsi reprendre mon poste de professeur d’économie, sur les campus de Paris et Berlin, et prendre la direction de l’Institut pour l’innovation et la compétitivité. Celui-ci aura un rôle de think tank académique, dans le cadre du centre Michel Serres, lancé par le PRES HéSam et qui œuvre pour la réindustrialisation. Il s’agit d’un enjeu fondamental auquel j’ai envie de participer. Je vais piloter un projet très approfondi sur le sujet, avec une comparaison européenne, notamment franco-allemande, en me déplaçant dans les entreprises.

Quel bilan tirez-vous de vos 6 années à la tête d’ESCP Europe ?

Ma principale mission était le développement européen de l’école. Je l’ai concrétisée par l’intégration renforcée des 5 campus dans une même dynamique stratégique. J’ai suivi l’idée essentielle qu’une "école européenne" ne se résume pas à une école avec 5 campus. Ce doit être une école qui associe la culture et l’histoire européennes à l’économie et au management. Le PRES HéSam, dont l’ESCP Europe est membre fondateur, est d’ailleurs représentatif de la culture humaniste de l’école. Tout gravite autour des sciences sociales, avec des membres comme l’ENA, Paris 1 ou l’EFEO (Ecole française d’Extrême-Orient).

En outre, j’ai atteint mon objectif de branding. Issu du monde de la mode (Pascal Morand a dirigé l’institut français de la mode pendant près de 20 ans, NDLR), je considérais l’ESCP-EAP comme une marque de luxe, et je voulais développer une valeur de marque. Je peux dire qu'on a gagné avec le changement de nom en 2009.

Propos recueillis par Marie-Anne Nourry | Publié le