Pierre Tapie (Essec) : « A l’origine du vote de défiance, il y a eu une maladresse »

J.G Publié le
Pierre Tapie (Essec) : « A l’origine du vote de défiance, il y a eu une maladresse »
Pierre Tapie // © 

Pierre Tapie, directeur général de l’Essec, est mis en cause par certains professeurs de l'école, qui ont décidé de faire grève lundi 17 octobre 2011 (voir communiqué de presse du syndicat des professeurs ). En cause : des décisions manageriales et stratégiques concernant l'école.

La semaine dernière, un vote interne a été organisé à destination des enseignants. A la question : "avez-vous confiance dans le DG de l'Essec pour diriger l'école dans les prochaines années?" 70 électeurs, soit 73,9% des votants, ont répondu "non" (voir le détail ici ).

A cela s’ajoutent des tensions entre le directeur et le doyen des professeurs, Jean-Marc Xuereb, dont Pierre Tapie a refusé de valider la ré-élection par ses pairs, comme le rapporte Le Monde. Pierre Tapie réagit ici à cette situation.

Qu’est-ce qui a déclenché ce vote de défiance ?

A l’origine du vote de défiance, il y a eu une maladresse. La décision de réforme des statuts de l’association Essec [réduction du nombre de membres du conseil de surveillance, et reconfiguration des pouvoirs du doyen] a été portée à la connaissance des professeurs dans des délais trop courts. Cette précipitation a amené les professeurs à croire qu’il existait une mauvaise intention à leur égard. Pourtant, je n’y suis pour rien : il s’agissait d’une volonté de l’Association des anciens et de la Chambre de commerce de Versailles. Je crois que ce vote a été instrumentalisé. Néamoins, j’ai bien entendu ce signal fort qui a été lancé.

Comment interprétez-vous la grève de certains enseignants  ?

Ce sont des choses ordinaires dans la vie des entreprises. Nous sommes une institution confrontée au grand vent de la mondialisation ; cela crée des inconforts. Même si, je tiens à le souligner, l’Essec a un fonctionnement très collégial, où de nombreuses décisions sont l’objet de votes, de consultations larges.

Ce désaccord semble se cristaliser sur la question du doyen...

On ne peut pas confier des responsablités immenses à des personnes non validées par le processus institutionnel. Une fraction des professeurs, influencés par mai 68, dénie à l’institution le droit de se prononcer sur un des plus grands dirigeants de l'Essec. Il faut pourtant qu'elle se prononce ! Ce qui est sûr, c’est que depuis mon entrée en fonctions, je n’ai cessé de favoriser les professeurs, en leur octroyant plus de libertés, plus de droits. J’ai renforcé les pouvoirs et les moyens du doyen, fait inscrire dans les statuts que le directeur général devrait être un universitaire, permis que nous puissions délivrer un doctorat…Bref, j'ai renforcé la nature universitaire de l'Essec ! On ne peut pas dire que j’ai voulu mettre les professeurs au pas !

Sur le même sujet, lire aussi le récit et l'analyse de Patrick Fauconnier , du Nouvel Observateur.

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