Réforme de la PCEM1 : les arguments d’Yvon Berland, président d’Aix-Marseille 2, pour la mettre en oeuvre

Propos recueillis par notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret Publié le
Réforme de la PCEM1 : les arguments d’Yvon Berland, président d’Aix-Marseille 2, pour la mettre en oeuvre
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La réforme de la première année de médecine doit intervenir à la rentrée 2010-2011. Futurs médecins, odontologues, sages-femmes et pharmaciens seront regroupés pour la plupart de leurs cours au sein du même amphithéâtre. Une réforme que défend le Pr Yvon Berland, président d’Aix-Marseille 2, et président de la commission santé à la Conférence des présidents d’université (CPU).

Quels changements concrets apportera la réforme de la L1 de médecine ?
Dès la rentrée 2010-2011, les universités mettront en place un système de cours communs pour les formations en médecine, odontologie, sage-femme, et pharmacie. 80% des cours seront communs à ces quatre formations et 20% seront différents en fonction de la spécialité choisie par l’étudiant. Il y aura quatre concours différents à la fin de l’année. Nous étudiants pourront alors postuler à un, deux, trois ou quatre concours. Un numerus clausus sera fixé pour chaque diplôme.

S’agit-il, selon vous, d’une bonne réforme ?
C’est une bonne réforme car elle donne un caractère particulier à chaque profession de santé. C’est une réforme qui permet de ne pas classer les professions les unes par rapport aux autres grâce à un important tronc commun. Jusqu’ici, on pouvait considérer que les étudiants choisissaient certaines professions de santé par défaut. Ce ne sera plus le cas, et cela procède d’une bonne évolution.

Cette réforme ne risque-t-elle pas d’encombrer un peu plus certains amphithéâtres déjà bien pleins ?
Je peux dire que ce ne sera pas le cas à Marseille car la pharmacie et la médecine sont sur le même campus. Et puis, il y a à présent des modes d’enseignement à distance que permettent les nouvelles technologies, comme par exemple les visioconférences. Il y a, c’est sûr, des universités qui aujourd’hui ne seraient pas prêtes à accueillir un surplus d’étudiants. Selon un sondage mené au sein de la CPU, 80% des universités étaient prêtes dès cette année. Les 20% restants ont une année supplémentaire pour se préparer. Initialement, la réforme de L1 de médecine devait entrer en vigueur à la rentrée 2009-2010, mais les organisations étudiantes ont demandé un délai supplémentaire car certains points, notamment sur la question des redoublements leur paraissaient flous.

Ce changement dans la formation de certaines professions, comme les sages-femmes, va-t-il entraîner une reconsidération de leurs salaires ?
Cette décision ne m’appartient pas, mais mon sentiment est que ce métier va évoluer dans un sens positif. A terme, pour permettre de pratiquer ce métier, les universités devront délivrer le titre de master. Par le biais de cette réforme, les sages-femmes auront plus de capacité à prendre en charge le suivi médical, et pas seulement lors des accouchements. Il en est des sages-femmes comme des infirmières dont la formation doit s’inscrire dans le système LMD. Ces métiers évoluent vers le mieux.

Propos recueillis par notre correspondant dans le Sud, Guillaume Mollaret | Publié le