Sciences po lance son école de droit

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L’Institut de la Rue Saint-Guillaume lance officiellement son école de droit, qui compte 280 élèves. Richard Descoings , directeur de Sciences po, accompagné de l’avocat Jean-Michel Darrois, qui a présidé une commission sur le sujet, et du directeur de l’école de droit, le professeur Christophe Jamin , ont présenté lors d’une conférence de presse mercredi 30 septembre 2009 les contours de cette nouvelle école, qui vient s’ajouter à celles de journalisme et de communication.

Une formation plus lisible de l'étranger

Sciences po poursuit ainsi la transformation de ses masters - cette fois-ci ceux de « Carrières judiciaires et juridiques » et de « Droit économique » - en école, arguant d'un souci de visibilité et d’efficacité.

« Nous sommes infiniment plus visibles à l’étranger », note Richard Descoings. Une image claire constitue également un point primordial auprès des recruteurs. « Quand nos étudiants s’adressent aux cabinets d’avocats ou aux entreprises, on leur dit souvent qu’ils ont une double formation qu’ils devraient compléter ailleurs », raconte Christophe Jamin, pour qui ces diplômés sont employables immédiatement.

Une structure unique pour le cursus droit

Côté efficacité, la mise en place d’une « unité fonctionnelle », allant du « recrutement des élèves à l’intégration des diplômés sur le marché du travail » est nécessaire, note Richard Descoings. L’ampleur des moyens humains et matériels consacrés à l’école n’a pas encore été tranchée.

Le recrutement des étudiants de l’école de droit reste quant à lui le même que celui des masters, avec le traditionnel concours. Les deux masters juridiques vont d’ailleurs perdurer au sein de l’école. En effet, eux seuls donnent accès au concours du barreau, selon l’arrêté de 2007 .

Une année de stage entre le M1 et le M2

Que va alors changer cette nouvelle structure concrètement ? Un nouveau programme doctoral accueillera entre cinq et sept étudiants maximum. Au sein même de la formation niveau master, le projet pédagogique a évolué. Outre la mutualisation croissante des cours entre les deux formations, l’interactivité avec le professeur est placée au cœur de l’enseignement, avec des groupes qui ne dépasseront pas 10 à 20 étudiants pour l’année de M2.

Grande nouveauté : une année de césure sera désormais possible à la fin du M1, avec deux stages de longue durée (4 à 6 mois) en cabinet d’avocats et en entreprise. « Il existe une réelle demande des étudiants », note Richard Descoings. Cette période de stages n’est pas obligatoire, certains par exemple préfèreront préparer l’ENM (Ecole nationale de la magistrature) de manière intensive.

Une concurrence accrue avec les grandes universités juridiques ?

L’école de droit de la Rue Saint-Guillaume risque-t-elle de relancer la polémique avec les universités de droit, souvent défavorables à la place grandissante de l’IEP dans la formation des futurs juristes ? Richard Descoings n’en voit pas les raisons. « Je ne pense pas qu’on puisse faire de l’ombre aux grandes universités juridiques. Nous sommes plus petits et sur des niches plus restreintes », a-t-il affirmé, en citant en comparaison Paris 1 et Paris 2.

Voir la réaction de Louis Vogel, président de Panthéon-Assas, sur son blog dans un billet intitulé : Que faut-il penser de l’Ecole de Droit de Sciences po ?

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