Université de Lyon : coup dur pour la candidature Idex

Muriel Florin Publié le
Université de Lyon : coup dur pour la candidature Idex
L'université Lyon 1 a adopté le document préfigurateur des statuts de l'université cible du site Lyon-Saint-Étienne, sous réserve de conditions. // © 
Alors que le consortium portant la candidature Idex doit rendre à l’ANR une copie faisant état de l’évolution du projet au plus tard le 12 juillet 2019, le document d’orientation stratégique, préfigurant la future université cible, a été retoqué par l’Insa, l’un des cinq membres fondateurs.

Nouveau coup dur pour la candidature Idex du pôle Lyon-Saint-Étienne. Le 27 juin 2019, le conseil d’administration de l’Insa (Institut national des sciences appliquées) Lyon fait savoir qu’il n’a pas approuvé "les grandes orientations et les règles de fonctionnement du nouvel établissement définies par le document d’orientation stratégique (DOS) de l’université cible".

Le CA précise qu’il "soutient néanmoins la création d'une université cible avec laquelle l'Insa Lyon collaborera". Cela tombe mal, car le 12 juillet prochain au plus tard, l’ANR (Agence nationale de la recherche) attend du consortium candidat un point sur l’évolution du projet et du processus depuis la dernière évaluation du jury Idex.

La défection de l’Insa Lyon aura forcément des conséquences sur l’organisation de l’université cible. Même si l’institut, membre fondateur, devait prendre la main sur le pôle ingénierie – l’un des huit pôles prévus dans l’organisation de l’université cible , c’était avec la crainte de ne pas pouvoir conserver, à terme, son pouvoir de décision au profit de la future entité. Éric Maurincomme, qui a annoncé sa démission quelques jours avant le vote sur le DOS, aurait par ailleurs préféré que le pôle ingénierie fédère les autres poids lourds du territoire, à savoir Centrale Lyon, l’ENTPE (l'école de l'aménagement durable des territoires) et l’Enise (École nationale d'ingénieurs de Saint-Étienne).

Décision en suspens

Outre le retrait de l’Insa Lyon, d’autres réserves existent au sein des établissements fondateurs. Au conseil d’administration de Lyon 3, le DOS a été approuvé d’une courte tête, et les juristes, puissants au sein de cette université, souhaitent pour la plupart la sortie de l’université cible.

À Lyon 1, le DOS a été adopté, mais assorti de plusieurs conditions visant la protection de la représentation des étudiants et de la marge de manœuvre des pôles. Enfin, dans les cinq établissements, les instances représentant personnels et usagers, ainsi que les composantes et laboratoires consultés sur le DOS, ont émis des avis défavorables ou très mitigés.

Quel sera le sort de la candidature du pôle Lyon-Saint-Étienne, particulièrement riche en établissements et laboratoires, et très actif sur le plan de la recherche ? Au sein de la Comue Université de Lyon (11 membres et 25 établissements associés), on avait déjà restreint à cinq le nombre de membres fondateurs de l’université cible. Il manquait déjà l’université Lumière Lyon 2, écartée au motif des réserves qu’elle avait exprimées.

Si la présidence de l’UdL n’a pas répondu à nos questions sur les impacts du "pas de côté" remarqué de l’Insa Lyon, une première conséquence est actée. À l’ENS (École normale supérieure) de Lyon où le conseil d’administration devait se prononcer sur le DOS le 11 juillet prochain, le document fera finalement l’objet d’un simple "point d’étape" car "le retrait de l'Insa entraîne des modifications structurelles du projet qui ne permettent pas de voter en l'état ce document d'orientation stratégique", explique-t-on à l’ENS.

Muriel Florin | Publié le