Y Schools : Julien Renoult, nouveau directeur, s'inscrit dans la stratégie de croissance

Agnès Millet Publié le
Y Schools : Julien Renoult, nouveau directeur, s'inscrit dans la stratégie de croissance
Y schools regroupe six écoles et compte 2.000 étudiants en formation initiale dans l'enseignement supérieur et près de 1.900 apprenants en formation professionnelle. // ©  Y schools
Après 25 ans à la tête de Y Schools (Ex-Groupe ESC Troyes), Francis Bécard cède la place à Julien Renoult au poste de directeur général, le 1er septembre 2023. L'occasion de faire le bilan des activités du groupe, rassemblant six écoles. Et de tracer les perspectives pour les prochaines années.

Si l'ESC Troyes naît, en 1992, selon un modèle classique d'école de commerce, c'est un tout autre ensemble d'établissements - désormais dénommé Y Schools - que présentent Francis Bécard, directeur général depuis 1997 et Julien Renoult, son successeur, en juillet 2023, à l'occasion d'une conférence de presse dressant le bilan des activités du groupe.

À sa création, l'école "était un pari audacieux, dans une ville moyenne", note l'actuel directeur. "Et nous avons eu raison, car l'enseignement supérieur est la clef du développement économique d'un territoire".

Pourtant, tout ne s'est pas passé comme prévu. "Lorsque je suis arrivé, les écoles de management ont dû faire face à la diminution des candidats post-prépa", note-t-il.

Autre difficulté : la baisse des subventions des CCI. "Cela a été horriblement difficile", témoigne Francis Bécard, même si l'ESC Troyes a toujours été soutenue par sa CCI. Aujourd'hui encore, Didier Papaz, vice-président de la CCI Troyes et Aube assume la présidence du conseil d'administration du groupe : une double casquette qui illustre la proximité constante des deux structures.

S'hybrider vers d'autres disciplines et s'implanter à l'international

Pour survivre, l'ESC Troyes a déployé des "trésors de créativité", quitte à s'effacer. Aujourd'hui, le master de management - le PGE - représente 20% de l'activité du groupe. "Il nous relie à la Conférence des grandes écoles (CGE) et nous sommes fiers d'appartenir à cette famille, mais il fallait trouver une activité parallèle", note Francis Bécard.

L'ouverture s'est d'abord faite vers l'École supérieure de tourisme. Puis, l'offre s'est étoffée au fil du temps. "Prendre des chemins de traverse nous a porté chance : cela nous a placés au bon endroit, au bon moment", déclare le directeur général.

La diversification a permis, assez tôt, le dialogue des disciplines. "Nous avons créé une école supérieure de design, ce qui fait notre rareté. C'est un élément de fierté, qui permet de faire de l'hybridation, pour que les élèves de management apprennent à raisonner autrement".

Le groupe, qui accompagne aussi "200 à 300 jeunes" par an dans ses trois écoles de la deuxième chance, favorise les échanges entre ces élèves et les étudiants en études supérieures.

En 2018, pour marquer ce changement d'identité, le Groupe ESC Troyes devient Y Schools. Et en 2019, le groupe s'implante à l'international, avec un campus à Yaoundé (Cameroun), qui accueille aujourd'hui 200 étudiants.

Un fort ancrage dans la formation professionnelle

Sous la bannière Y Schools, six écoles sont donc regroupées en 2023, avec autant de diplômés visés : South Champagne Business School (ex ESC Troyes), l'École supérieure de design, l'École supérieure de tourisme, l'École internationale du management et de l'entrepreneuriat, Pigier et le PFEP (pôle de formation et évolution professionnelle), répartis sur 11 sites.

Au total, ce sont 2.000 étudiants en formation initiale dans l'enseignement supérieur et près de 1.900 apprenants en formation professionnelle par an.

Notre budget de 23 millions d'euros provient pour moitié de la formation initiale et pour moitié de la formation professionnelle. (F. Bécard)

"C'est assez rare, mais notre budget de 23 millions d'euros provient pour moitié de la formation initiale et pour moitié de la formation professionnelle", relève Francis Bécard, également directeur général de la Technopole de l'Aube, en insistant sur la "proximité énorme" de Y Schools avec les entreprises du territoire.

Un nouveau directeur pour poursuivre le plan stratégique

Au 1er septembre, Julien Renoult, actuel directeur du développement de Y Schools, prendra officiellement ses fonctions de directeur général, pour poursuivre la stratégie, lancée il y a deux ans :

  • - "développer un enseignement supérieur dans les villes modestes pour éviter l'hypermétropolisation et développer ce modèle dans d'autres territoires,

  • - continuer une politique internationale différente en ciblant des zones inédites et des publics nouveaux,

  • - hybrider les compétences et les programmes,

  • - contribuer au tissu économique local."

Augmenter les effectifs étudiants et ouvrir de nouveaux campus

L'ambition pour 2025 est d'atteindre une taille critique "intéressante", en passant à 3.000 étudiants en formation initiale, 2.800 apprenants en formation professionnelle et un budget total consolidé de 31 millions d'euros.

Y Schools annonce ainsi l'ouverture d'un second campus au Cameroun, à Douala, dès la rentrée 2023.

Le groupe souhaite aussi ouvrir deux campus dans le Grand Est – la Lorraine est particulièrement ciblée. Le groupe n'exclut pas l'idée de se diversifier dans un nouveau domaine disciplinaire. "À moyen terme, il est prévu d’ouvrir une école du digital et une nouvelle école Pigier en région Grand Est".

De nouveaux projets dès la rentrée 2023

Pour la rentrée 2023, Y Schools modifie également son offre de formation. À South Champagne Business School, le programme Grande école (PGE) évolue, avec une première année plutôt fondamentale et cinq spécialisations en master, "pour accompagner les profils et être plus proche de l'université Champagne-Ardenne, de l'EPF, de l'UTT et de l'ESTP", indique le futur directeur.

Le Bachelor in business administration (BBA) propose, quant à lui, trois nouveaux axes de compétences : management business, management interculturel et relations internationales, et diplomatie.

Le Global bachelor in management (GBM), récemment ouvert à Chaumont, Charleville-Mézières et Yaoundé, sera proposé à Douala, dès la rentrée. Le groupe va aussi étoffer son offre dans la filière sport, pour ancrer le développement du GBM management sportif et proposer une filière complète, d'ici 2025. Y Schools va également veiller à accélérer sa transformation digitale, notamment dans le GBM, afin de s'ouvrir à de nouveaux publics.

De son côté, l'École supérieure de tourisme ouvre des programmes centrés sur le tourisme éco-responsable et l'expérience client. Le bachelor management du tourisme proposera deux parcours : un mastère Entrepreneurship et Innovation in tourism sera ouvert et un MSc œnotourisme est prévu pour 2024 ou 2025.

L'École supérieure de design proposera une majeure design industriel durable aux élèves ingénieurs de l'EPF. La création d’un parcours design et intelligence numérique est prévue pour 2024.

Enfin, le groupe, fort de 168 universités partenaires à l'international (échanges, doubles diplômes, programmes de recherche), va "renforcer ces actions en accélérant l'identification de partenaires stratégiques sur les différents continents", indique Julien Renoult.

En recherche, se rapprocher des partenaires académiques

Pour renforcer sa proximité avec l'université Reims Champagne-Ardenne (URCA), Y Schools a accueilli un nouveau directeur de la recherche, Philippe Odou, professeur à l'URCA.

Pour marquer ce rapprochement, une équipe de recherche va être créée avec l'université. Composée de 42 enseignants-chercheurs, elle est baptisée INTRARE (Innovation, Transition et Responsabilité).

Enfin, le groupe va favoriser l'interdisciplinarité entre les enseignants-chercheurs de ses différentes écoles, en organisant la recherche non par axe mais par thématique.

Agnès Millet | Publié le