Aix-la-Chapelle : la future « Silicon Valley » européenne sort de terre

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland Publié le
À deux heures et demie de Paris, surgit de terre le plus grand campus européen. Doté à terme de 19 clusters, il est destiné à devenir le plus grand complexe de recherche d’Europe grâce à partenariat étroit entre l’université d’Aix la Chapelle (RWTH) et de grandes entreprises internationales.

En février 2010, les travaux de ce qui se veut être la future « Silicon Valley » de l’Europe ont débuté. Cet investissement total de 2 milliards d’euros est destiné à étendre la RWTH jusqu’à une surface de 2,5 km², légèrement supérieure à celle du plateau de Saclay.
Élue université d’élite dès la première tranche de « l’initiative d’excellence » , la RWTH (31 000 étudiants, dont 15 à 20 % d’étrangers, et 450 professeurs) a en effet l’ambition de créer le plus grand bassin de recherche aux confins de l’Allemagne, de la Belgique et des Pays-Bas, et l’un des plus grands centres mondiaux de coopération entre les mondes économique, de l’enseignement des sciences, et de la recherche.

Un campus d’entreprises

Dans ce projet, 250 entreprises de renommée nationale et internationale pourront trouver place. Une centaine de groupes, dont EON, le géant allemand de l’électricité, mais aussi Bosch et Philips venu en voisin, 32 chaires de l’université, ainsi qu’une faculté ont répondu à l’appel pour œuvrer au sein de clusters dans des domaines aussi divers que la voiture électrique, le biomédical ou encore les technologies énergétiques durables.
Le financement des infrastructures étant assuré à 85 % par des investisseurs privés, seule la construction des bâtiments voués à l’enseignement sera prise en charge par le land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. « Nous avons choisi de ne pas demander de financement extérieur afin que l’engagement des investisseurs ne soient pas motivé par l’attrait des subventions », expose Benjamin Baumann, porte-parole de la RWTH Aachen Campus GmbH , la société de gestion créée pour l’occasion détenue à 95 % par  l’université et à 5 % par la ville d’Aix-la-Chapelle.

10 000 emplois en vue

Le campus, développé autour de l’idée de la durabilité et du long terme et qui avoue à mi-mot avoir pour modèle l’université californienne de Stanford, doit à terme générer 10 000 emplois. Les liens universités-entreprises y sont tissés avant tout par les professeurs des facultés. C’est ainsi que le campus, qui est déjà en pourparlers avec les universités voisines de Liège , Eindhoven et Maastricht , envisage un partenariat avec l’IET (Institut européen de l’innovation et de la technologie) , de même qu’avec un grand groupe énergétique français.

De notre correspondante en Allemagne, Marie Luginsland | Publié le