Allemagne : Les droits d’inscription créent un nouveau marché bancaire

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Introduits en 2006 par certains Länder (1) prétextant la faillite financière, les droits d’inscription à l’université suscitent toujours manifestations et boycotts outre-Rhin. Ces derniers varient de 275 à 500 € par étudiant et par semestre. Au risque de se voir radiés, des étudiants contestataires ont versé leur dû à un fonds gelé ou ont porté plainte, comme dans la Hesse, auprès de la Cour constitutionnelle pour atteinte au libre accès aux études. Leur argument : l’Allemagne est le pays industrialisé où la poursuite d’études dépend le plus de la situation sociale d’origine. Les inégalités au sein du système éducatif risquent donc de se creuser encore davantage avec des droits d’inscription. D’autant que les bourses d’État, censées pallier ces difficultés, sont accordées parcimonieusement. Il ne reste souvent plus d’autres solutions aux étudiants que de contracter des dettes.

Un nouveau marché s’est ainsi créé : celui des crédits étudiants. Plus d’une dizaine de banques en proposent désormais avec des taux d’intérêt compris entre 5 et 7 %. Parmi elles, la KfW (Kredit für Wirtschaft), une banque gérée par l’État. Elle a déjà octroyé 23 000 « crédits à la formation », dont 42 % à des étudiants des filières droit, économie et sociologie, et 20 % en sciences de l’ingénieur. Plus de la moitié d’entre eux sont inscrits depuis moins de deux ans. Ce crédit échelonné sur cinq ans, à raison de versements mensuels de 100 à 650 €, est remboursable dès l’entrée dans la vie active.

(1) Basse-Saxe, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Bade-Wurtemberg, Bavière, Sarre, Hesse et Hambourg (tous gouvernés par les chrétiens-démocrates).

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