Allemagne : recherche enseignants et directeurs d'établissement désespérément

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Le terme de « dégraissage » est inconnu du système éducatif allemand. Et pour cause, l’enseignement est aux prises avec un phénomène inverse, quasi insoluble dans l’immédiat. Une grave pénurie menace en effet la profession. Le vieillissement de la population enseignante est tel – 48,5 ans de moyenne d’âge – que 300 000 départs à la retraite interviendront d’ici à 2015. Trois professeurs sur cinq dans le secondaire quitteront leur poste dans les douze prochaines années.

Manque d'anticipation et mesures d'urgence

Or, la relèvre est loin d’être assurée. Les étudiants sont en effet plus attirés par les conditions de travail et les salaires dans le secteur privé. Cette pénurie était programmée depuis longtemps, mais ni l’Etat fédéral, ni les Länder, qui sont compétents en matière d’enseignement, n’ont su se mettre d’accord sur la conduite à tenir. Résultat : de  70 000 à 80 000 postes risquent de rester vacants à terme. Et ce ne sont pas les campagnes de publicité menées dans l’urgence, le recrutement « transversal » d’enseignants (personnes disposant d’une autre formation mais engagées comme prof) ou encore l’importation d’enseignants polonais à la frontière orientale qui changeront la situation.

Un millier d'établissements sans directeur

Rien d’étonnant donc que cette pénurie touche également les postes de direction, les chefs d’établissement appartenant eux aussi aux mêmes classes d’âge que leurs enseignants. Actuellement, plus d’un millier d’établissements sont sans direction. La situation risque de se dégrader si, comme le remarque Walter Rossow, directeur de l’école Gerschwister-Scholl à Barmstedt et président de l’ASD ( Allgemeiner Schulleitungsverband, Fédération des directeurs d’école), « on demande aux directeurs de prendre de plus en plus de responsabilités sans modifier leur statut, ni réévaluer leur rémunération ».

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