À Nantes, les projets étudiants concrétisent l'alliance Centrale Audencia ENSA

Laura Makary Publié le
À Nantes, les projets étudiants concrétisent l'alliance Centrale Audencia ENSA
Pendant la "semaine blanche", 21 groupes d'étudiants venus des trois écoles ont été constitués. // ©  Audencia BS
Audencia, Centrale et l'ENSA Nantes ont organisé mi-mars leur première "semaine blanche", pendant laquelle leurs étudiants ont travaillé ensemble sur des projets. Une réalisation tangible de l'alliance qui unit les trois écoles nantaises, sur fond de rapprochement de Centrale avec l'université de Nantes.

Vendredi 17 mars, l'après-midi, dans une salle de l'École centrale de Nantes. Une quarantaine d'étudiants s'affairent autour d'un PowerPoint projeté devant eux. Parmi eux, une étudiante s'entraîne à présenter leur projet à l'oral. La thématique ? La maison connectée pour la santé. Dans une heure, leur projet sera "pitché" devant tout un amphithéâtre.

Des groupes d'élèves des trois écoles

Des TD a priori ordinaires dans une école d'ingénieurs. Sauf que ces jeunes ne sont pas tous élèves à Centrale Nantes. Chacun des 21 groupes rassemble des étudiants de trois écoles : Centrale, mais aussi Audencia Nantes, dont le campus est situé de l'autre côté de la rue, et l'ENSA (École nationale supérieure d'architecture) de Nantes.

Il s'agit en fait de la première "semaine blanche" organisée par l'alliance Centrale-Audencia-ENSA Nantes. Un événement sur trois jours, durant lequel les étudiants des trois établissements travaillent en équipe sur des projets donnés. Ils ont le même âge, 20 ans, sont en première année pour ceux de Centrale et d'Audencia, qui recrutent après la prépa, et en troisième année pour les élèves de l'ENSA, école postbac.

"Avant cette expérience, l'Alliance me paraissait abstraite, artificielle. Ces trois journées m'ont appris à travailler avec des profils de manager et d'architecte et à confronter nos points de vue", s'enthousiasme Maxime, étudiant à Centrale Nantes, qui a passé trois jours dans le groupe "Bien-être au campus".

Créer des synergies dans l'alliance

Cette expérience est l'un des projets concrets développés par l'alliance. Depuis 2014, ce regroupement des trois écoles nantaises vise à créer des synergies, notamment autour de doubles diplômes, de la recherche et d'initiatives communes

Si les projets se concrétisent, les écoles nantaises repoussent toujours l'idée de fusion. "Nous sommes dans une dynamique de projets plutôt que de structures. Imaginez toute l'énergie demandée par une fusion de ces établissements ! Nous préférons travailler ensemble concrètement et coopérer, plutôt que de tomber dans des problèmes de gouvernance", tranche Emeric Peyredieu du Charlat, directeur d'Audencia Nantes.

LE rapprochement de centrale et de l'université : une opportunité ?

La question de la structure se pose néanmoins avec plus d'acuité depuis l'annonce du rapprochement de Centrale Nantes et de l'université. Les directeurs des trois écoles l'abordent cependant sans inquiétude. "Ce qu'ils développent ne remet absolument pas en cause le travail que nous effectuons ensemble", estime Christian Dautel, directeur général de l'ENSA Nantes.

De même, Arnaud Poitou, directeur de Centrale Nantes, souhaite "continuer de travailler à trois". "Et pourquoi ne pas élargir certains de nos projets communs à d'autres collègues universitaires par la suite ?" propose-t-il.

Une analyse partagée par Emeric Peyredieu du Charlat, qui balaie les craintes soulevées par ce nouveau scénario. "Au contraire, ce rapprochement peut également se transformer en opportunité pour l'Alliance, avec des accès à une transdisciplinarité encore plus forte via l'université. C'est une vraie question pour nous aujourd'hui : comment profiter de ce nouveau périmètre ?" lance-t-il.

vers un triple cursus commun

En attendant, les trois écoles réfléchissent à une nouvelle étape de coopération : un triple cursus architecture-management-ingénieur. "Cela permettrait de former des jeunes ayant un potentiel aussi technique que créatif, des profils hybrides qui innovent", détaille Christian Dautel.

Une formation commune qui reste, pour le moment, à l'état de projet, et qui soulève de nombreuses questions, dont celle d'une éventuelle accréditation par la Commission des titres d'ingénieurs

Laura Makary | Publié le