Australie : 300 millions d'euros pour l'égalité des chances

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L'élite des universités australiennes s'apprête à faire un bond en avant sans précédent dans le domaine de l'ouverture sociale.

La Macquarie University, qui compte à peine 5,43 % d'étudiants défavorisés – soit près de trois fois moins que la moyenne nationale établie à 15,09 % - a annoncé en avril 2010 un projet de partenariat « sans précédent » pour relever cette proportion et accueillir davantage d'étudiants défavorisés. Cette université, l'une des meilleures du pays dans le domaine de la recherche, va demander au TAFE college de Sydney (équivalent à nos BTS et IUT) de « délivrer jusqu'à 50 % des enseignements » destinés à ses futurs étudiants "low-SES" (socio-economic status). Il s'agira de cours de comptabilité, de vente ou encore d'informatique qui « répondront aux critères de l'Australian Qualifications Framework [l'instance nationale de contrôle des enseignements]» a déclaré à la presse le vice-chancelier de l'université Steven Schwartz sans plus de précisions.

Quelques jours auparavant, sa prestigieuse rivale Sydney University avait fait savoir qu'elle porterait de 7 % à 12 % son taux de recrutement d'étudiants défavorisés d'ici à 2020.

Point de philanthropie du côté des universités australiennes : en pleine réforme équivalente au processus de Bologne européen, cet axe de développement est le seul, pour l'heure, à s'être vu attribuer un budget extraordinaire par l'actuel gouvernement travailliste. Dès 2012, pour chaque étudiant de classe sociale défavorisée inscrit, les universités recevront environ 1500 dollars australiens (soit 1400 euros). Ces dernières n'ont reçu cette année « que 540 dollars dollars australiens par étudiant low-SES », rapporte le département en charge de l'enseignement supérieur du pays, qui rappelle que le ministère vise la barre des 20 % d'étudiants défavorisés au sein des universités en 2020, soit 55 000 inscrits supplémentaires.

Cette politique sera portée par un investissement à hauteur de 303 millions d'euros sur la période 2009-2013, dont une enveloppe de plus de 75 millions pour les « actions annexes » comme les cours de soutien. « Toutes les universités devront désormais faire un effort, en fonction d'objectifs que nous définirons ensemble », a martelé la ministre de l'Education australienne Julia Gillard.

* Les cinq premières figurent dans les 50 meilleures universités du classement mondial du Times Higher Education.

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