Bernard Belloc : « Nicolas Sarkozy est convaincu que la France n’a pas assez d’étudiants»

Fabienne Guimont Publié le

Le président de la République ne s’est pas beaucoup exprimé sur l’enseignement supérieur et la recherche depuis la rentrée. Bernard Belloc, le conseiller en la matière de Nicolas Sarkozy et ancien premier vice-président de la CPU, a lui donné sa vision sur un certain nombre de questions au colloque de la FAGE (le réseau des associations étudiantes), le 24 octobre 2008, consacré cette année à l’avenir des universités autonomes. Le modèle américain n'est jamais loin.

Les universités au centre. « Dans cinq ans, le système d’enseignement supérieur et de recherche sera davantage centré sur les universités. Les universités seront autonomes, c’est-à-dire évaluées, comme leurs personnels, de la manière la plus ouverte possible et elles devront rendre des comptes. Elles seront au centre du système de recherche, du développement local et on saura enfin ce qu’elles peuvent offrir. Les grandes écoles ont compris que leur faiblesse est l’absence de recherche dans les trois quarts d’entre elles ».   

Des universités diversifiées. «Les cadres législatifs et réglementaires définissant l’enseignement supérieur et la recherche prétendaient que tout le monde pouvait tout faire. Il faut accepter qu’une université sait faire une chose très bien, comme former des techniciens supérieurs ou développer de la recherche sur certaines niches. L’autonomie permet de diversifier les critères pour définir l’excellence. Les USA ont toute une palette d’établissements, certains ne délivrent que des bachelors ou que des masters, quand d’autres forment à tous les niveaux».   

La sélection après l’orientation. « La France n’a pas assez d’étudiants. Nicolas Sarkozy en est convaincu. Si on optait pour la sélection des étudiants, on aurait résolu que le confort de quelques collègues [en premier cycle] alors qu’on veut améliorer les problèmes du pays. La sélection ne pourra être décidée qu’une fois le problème de l’orientation réglée. Entre 20% et 40% des étudiants s’inscrivent dans des filières où ils ne veulent pas aller. Gardons nous d’un système qui nous rendrait plus malthusien que nous ne sommes. Avec des établissements diversifiés, les USA font 20 points de plus que nous sur le nombre d'étudiants ».

L’augmentation des droits d’inscription. « Il ne faudra l’aborder que si le système des aides étudiantes est rénové. »

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