Bilan d’étape du tour de France des IUT en grogne

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La fronde engagée par le réseau des IUT face aux dysfonctionnements subis depuis la mise en œuvre de la loi LRU ne faiblit pas. Jean-François Mazoin, président de l'ADIUT (Association des directeurs d'IUT), et Jean-Paul Vidal, président de l'UNPIUT (Union nationale des présidents d'IUT), viennent de présenter un bilan d’étape de leur tour de France des IUT qui s’achève le 11 février 2011 à Orsay. L’occasion de synthétiser les doléances et surtout de détailler leur "projet alternatif".

Rappelant que les universités ont vu leurs dotations globales progresser de 13,3 % entre 2008 et 2010 contre seulement 4,5 % pour les IUT, Jean-Paul Vidal, président de l'UNPIUT (Union nationale des présidents d'IUT), a souligné que les situations sont en fait très diverses d’un établissement à l’autre : "Les uns rencontrent de vraies difficultés avec des baisses sensibles de moyens, des pertes d’autonomie de gestion et une non prise en compte dans le projet de l’université, d’autres rencontrent des difficultés moins importantes mais au prix de batailles au sein de leur université, d’autres encore maintiennent de bonnes relations mais jusqu’à quand ?".

La marque IUT à préserver

Ces situations très contrastées semblent aussi tenir aux politiques de site, selon que les IUT sont ou non dans un contexte de PRES, regroupés ou non en collegium… "Les IUT sont malmenés, sans vision claire de leur avenir, avec par exemple un fossé qui se creuse entre les IUT des villes et les IUT des champs", a noté Jeau-Paul Vidal. "Démanteler les IUT c'est démanteler la voie technologique du grade de licence dont les IUT sont porteurs au sein des universités", a souligné Jean-François Mazoin, président de l'ADIUT (Association des directeurs d'IUT),. 

Au-delà des doléances, ce tour de France des IUT a été l’occasion de présenter un "projet alternatif" qui consiste à créer une structure nationale ayant une mission d’"agence de moyens" qui offre une visibilité nationale sur les moyens à répartir et d’"agence d’accréditation" chargée de labelliser les IUT. "Car les IUT sont des marques à défendre", a souligné Jean-Paul Vidal, prenant exemple sur le titre d’ingénieur délivré par la CTI.

Une sécession des IUT "n'est pas d'une actualité immédiate"

Si la labellisation semble faire consensus, la question des moyens a suscité, sans surprise, quelques questions de la part des responsables d’IUT : pilotée par qui ? avec quelles masses financières à gérer ? etc.

Quant à la question sensible des relations locales entre les IUT et leur université, le débat reste ouvert. "Le sujet d’une éventuelle sécession des IUT, très médiatique et qui suscite évidemment des inquiétudes, n’est pas d’une actualité immédiate", a précisé Jean-François Mazoin, invitant à observer sur le temps chaque situation au cas par cas. Ce sujet sera évidemment au coeur des conclusions présentés lors des assemblées générales de l'ADUIT puis de l'UNPIUT en mai 2011. A moins que le ministère de l'enseignement supérieur ne change la donne en sortant d'ici là de son silence.

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