Centrale, Mines, INSA : y a-t-il des profils-types de directeur ?

Un dossier de Sophie Blitman avec Laetitia Pèpe Publié le
Les écoles d’un même groupe recrutent-elles un profil particulier de directeur ? Sans que cela apparaisse comme une règle explicite, des lignes directrices se dégagent néanmoins lorsqu’on regarde de plus près quelques groupes d’écoles et le parcours de leurs directeurs.


Directeurs d’écoles centrales : des anciens centraliens

Comme souvent dans les écoles d’ingénieurs, on ne compte pas de directrice parmi les directeurs des 5 écoles centrales (Paris, Lyon, Nantes, Lille, Marseille). Âgés en moyenne de 57 ans, ces hommes occupent cette fonction depuis six ans, comme l’ensemble des directeurs d’écoles après bac+2.

Leur particularité ? Quasiment tous sont eux-mêmes issus d’une école centrale, et généralement de celle qu’ils dirigent : Paris pour Hervé Biausser , Lyon pour Patrick Bourgin , Lille pour Étienne Craye , tandis que Patrick Chedmail (Nantes) vient de l’ECP. Pour Frédéric Fotiadu, c’est plutôt la géographie qui prime, puisque le directeur de l’ECM est diplômé de l’École supérieure de chimie de Marseille.

Côté formation, 4 d’entre eux ont un doctorat et sont professeur d’université, ce qui les place au-dessus de la moyenne. Des profils ainsi très académiques, même s’ils ont pu également travailler en entreprise au cours de leur carrière.

Directeurs d’écoles des mines : des anciens de Polytechnique et des Mines

Des hommes de 56 ans, en poste depuis six ans et demi : les directeurs des écoles des mines (Paris, Nancy, Saint-Étienne, Nantes, Douai, Alès, Albi) correspondent au profil type des directeurs d’écoles après bac+2 pour ce qui est de l’âge et de l’ancienneté.

Leur parcours, en revanche, témoigne de certaines spécificités. En effet, s’ils sont, de façon classique, tous diplômés d’écoles d’ingénieurs, l’X est surreprésentée parmi celles-ci : 3 directeurs sur 7 sont polytechniciens (Benoit Legait à Paris, Stéphane Cassereau à Nantes, Alain Dorison à Alès), soit 43 %, contre 30 % au niveau national. Deux directeurs sont par ailleurs diplômés des Mines : celles de Paris pour Philippe Jamet (directeur à Saint-Étienne), celles de Douai pour Jean-Claude Duriez (lui-même directeur à  Douai), tandis qu’Alain Dorison est membre du corps des Mines. En revanche, ils sont deux fois moins nombreux que la moyenne à être titulaires d’un doctorat.

Par ailleurs, leurs parcours sont largement académiques, tous ont travaillé dans une administration ou dans un service de l’État, ce qui n’empêche pas plus de la moitié d’entre eux d’avoir occupé des fonctions en entreprise.

Directeurs d’INSA : des docteurs, professeurs d’université

Côté parité, les INSA ne dérogent pas à la règle : ce sont 5 hommes qui dirigent les écoles de Lyon, Toulouse, Rennes, Strasbourg et Rennes. Âgés de 52 ans en moyenne, ils sont un peu plus jeunes que l’ensemble des directeurs d’écoles d’ingénieurs postbac (53 ans) et depuis relativement peu de temps en poste : un peu moins de deux ans, contre cinq ans en moyenne.

Quant à leur formation, tous sont titulaires d’un doctorat et 4 sur 5 sont professeurs des universités : des proportions, dans les deux cas, deux fois plus élevées que la moyenne des directeurs d’écoles postbac.

Parmi eux, seul Éric Maurincomme est lui-même un ancien élève de l’INSA (et même de l’INSA de Lyon dont il est le directeur). Cependant, M'hamed Drissi a effectué sa thèse à l’INSA de Rennes, qu’il dirige aujourd’hui.



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