Création de l’université Gustave Eiffel : un regroupement autour des villes de demain

Amélie Petitdemange Publié le
Création de l’université Gustave Eiffel : un regroupement autour des villes de demain
L'école nationale des sciences géographiques de Champs-sur-Marne, l'un des membres de la nouvelle université Gustave Eiffel. // ©  Agence PWP
L’université Gustave Eiffel a officiellement vu le jour au 1er janvier 2020. Cet établissement expérimental est né de la fusion entre l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et un institut de recherche, qui se sont regroupés avec des écoles d’ingénieurs et d’architecture.

Le paysage de l’enseignement supérieur est en pleine mutation depuis l’ordonnance de décembre 2018 qui permet de créer des établissements expérimentaux. Au 1er janvier 2020, une dizaine de regroupements sont officiellement entrés en vigueur. L’université Gustave Eiffel en fait partie.

Née de la fusion entre l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée et l’IFSTTAR, l’institut de la recherche européenne sur la ville et les territoires, les transports et le génie civil, elle regroupe aussi une école d’architecture, l’EAV&T, et trois écoles d’ingénieurs, l’EIVP, l’ENSG Géomatique et ESIEE Paris.

L’Université Gustave Eiffel regroupe 17.000 étudiants, dont plus de 22% ont le statut d'apprentis, 500 doctorants et 1.200 chercheurs et enseignants. Le campus principal se situe à Marne-la-Vallée, où des logements supplémentaires verront le jour cette année.

Les établissements conservent leur autonomie

Cette fusion-regroupement ne s’est pas faite sans accroc, avec notamment une réticence de l’école d’architecture. Hélène Jacquot-Guimbal, présidente par intérim, se veut rassurante : "les écoles ne sont pas dissoutes au profit de l’université, elles gardent leur autonomie, leur nom et leurs diplômes". Le projet a mis trois ans à aboutir autour d'un objectif commun : inventer les villes et les territoires de demain.

Pour les établissements membres, les enjeux de ce regroupement sont les mêmes que pour les autres établissements expérimentaux créés en France : une meilleure attractivité auprès des chercheurs et des étudiants, une visibilité accrue à l’international, et un développement conjoint de la formation et de la recherche.

Repenser la ville de demain

L’université Gustave Eiffel a cependant certaines particularités. L’alliance d’une université avec des instituts de recherche, des écoles d’ingénieurs et une école d’architecture a pour ambition de repenser la ville de demain au croisement de plusieurs disciplines. A travers la recherche et la formation, elle veut "préparer la transformation et l’adaptation des villes et des territoires".

L’université ambitionne ainsi de devenir "établissement internationalement reconnu dans le domaine des villes durables". Elle concentrera en effet un quart de la recherche et développement national sur ce sujet. Trois défis majeurs seront abordés : une ville économe en ressources, la ville dure et résiliente, enfin, la ville intelligente et connectée.

Transferts de professeurs et projets communs

Des diplômes communs à plusieurs membres du regroupement pourraient par ailleurs être créés. "On peut imaginer des mentions de masters sur l’énergie renouvelable ou sur les transports", illustre Philippe Tamagny, responsable communication à l’Institut de recherche IFSTTAR. Des professeurs pourront également passer facilement d’une école à l’autre et des projets communs seront créés. Les écoles pourront par ailleurs bénéficier du programme Erasmus grâce au statut d’université.

Pour l’instant dotée d’une structure provisoire, l’université Gustave Eiffel organisera l’élection de son conseil d’administration en juin. Le ou la présidente sera ensuite nommé(e) dans la foulée.

Amélie Petitdemange | Publié le