Décès de l'écrivain et universitaire Denis Guedj

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Décès de l'écrivain et universitaire Denis Guedj
Crédit : S. de Tarlé // © 
L’auteur du Théorème du perroquet (Seuil) est décédé le 24 avril 2010. Célèbre romancier, Denis Guedj avait mis les mathématiques au cœur de ses romans. Il était également enseignant à Paris 8. 

Denis Guedj, écrivain et professeur d'histoire et d'épistémologie des sciences est décédé ce samedi 24 avril 2010. Auteur de romans, de pièces de théâtre et de documentaires, il était également enseignant à l’université Paris 8 au département cinéma, où il donnait des cours d’écriture et de scénario.

Denis Guedj était devenu célèbre en publiant en 1998 Le théorème du perroquet (Seuil), une histoire des mathématiques sur fond d'histoire policière, ouvrage aujourd’hui traduit en 20 langues. Récemment, il avait participé à la « marche infinie des obstinés » où il avait battu le pavé en 2009, contre la réforme des universités.

« Les maths font de bons romans, pourquoi s'en priver »  

Né en 1940 à Sétif (Algérie), de formation universitaire, Denis Guedj avait participé à la création de l’université Paris 8 alors à Vincennes, où il avait créé en 1969 le département de mathématiques. De 1994 à 1997, Denis Guedj avait collaboré au journal Libération, en écrivant des chroniques rassemblées par la suite dans l'ouvrage "La gratuité ne vaut plus rien" (Le Seuil, 1997).

En mars 2001, il avait également participé à la rubrique « Objectif bac » du magazine L’étudiant, où il avait rédigé un dossier sur des notions clefs des mathématiques comme le zéro, le raisonnement, la droite et le cercle, destiné aux lycéens.

Ces dernières années, il avait écrit de nombreux romans où il mêlait avec talent intrigue littéraire et histoire des mathématiques. Ainsi, en 2003, il publie "Le Mètre du monde" (Seuil) où il raconte comment le système métrique décimal s'est imposé pendant la Révolution française. Plus récemment, Denis Guedj avait publié en 2005  « Zéro » (Robert Laffont), sur l’histoire des nombres en Mésopotamie, dans l’actuelle Irak, à travers la vie d’une femme. A cette occasion, il avait dit dans le magazine L’étudiant  : « Je ne suis pas un militant des maths, je les apprécie beaucoup, et j'ai envie de faire partager ce plaisir. Les maths traversent l'Histoire et sont traversées par elles. Elles sont crées par des hommes dans des moments et dans des lieux qui doivent nous rappeler qu'elles sont œuvres humaines. » Et il avait ajouté avec sa bonne humeur : « et puis les maths font de bons romans, pourquoi s'en priver !  ».

Hommage à Denis Guedj

Dans unbillet sur son blog educpros, Michel Abhervé rend hommage à un "homme exceptionnel" qui "avait fait exister les mathématiques dans ce bouillon de “littéraires” de tout poil" qu'était le centre universitaire expérimental qui allait devenir Paris 8.

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