Développement durable : les universités font germer les bonnes pratiques

Ludivine Coste Publié le
Développement durable : les universités font germer les bonnes pratiques
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La semaine du développement durable programmée du 1er au 7 avril 2008 donne l’occasion aux écoles et aux universités de mettre en avant leurs démarches à visée écologique. Pour convaincre, les établissements ont compris qu’il fallait afficher un réel savoir-faire et mettre en œuvre des actions concrètes. Revue de quelques exemples de bonnes pratiques.

Comment répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ? L’idée est de chercher à concilier l’écologie, l’économique et le social en établissant entre eux une sorte de cercle vertueux. Peut-on, à partir de là, réaliser des économies financières sur ses factures ?

Réduire sa facture électrique

En 2004, cinq universités réunies au sein d’un programme national MDE-Campus (rassemblant cinq universités à Lyon, Besançon, Marne-la-Vallée, Pau et Toulouse) ont cherché à lancer des actions concrètes pour maîtriser leur demande énergétique. L’université de Lyon 1 s’est, par exemple, rendu compte que l’installation d’une veille automatique sur 180 postes informatiques en libre service dans un bâtiment a conduit à épargner 1000 euros par an. Une économie non négligeable sachant que l’université Lyon 1 compte près de 6000 ordinateurs. Des tests sur la circulation des personnes dans les couloirs consistant à comptabiliser la consommation électrique des différents systèmes de lumière ont montré qu’avec une horloge et une double minuterie, leur fonctionnement passait de quatre-vingt à cinq heures par semaine.

Il est pourtant difficile aujourd’hui de mesurer l’impact financier de ces mesures. En 2003, la consommation EDF de l’université (site de la Doua) s’élevait à 16,7 GWh et se chiffrait à 1 050143 euros. L’année dernière, elle atteignait 17,3GWh, soit 1 140 952 euros, avec une augmentation de surface de 3951 m2. Même constat pour l’université de Franche-Comté. Afin de faire disparaître ses chaudières à charbon et de les remplacer par une chaufferie à bois, l’université a investi 2,5 millions d’euros (financés à parts égales par l’université et le CROUS 29%, l’ADEME 25%, le conseil régional 11% et le conseil général 6%). Une opération qui a entraîné une réduction des émissions de plus de 9800 tonnes équivalent carbone.

Côté bourse, le gain est moins évident. « Les économies financières sont difficiles à mesurer. On ne consomme pas la même chose parce qu’on n’utilise pas la même chose Il faudrait continuer à laisser vivre les anciens systèmes pour pouvoir comparer. Au final, la facture peut augmenter même si elle augmente moins », concède Jean-Pascal Ansel, chargé de mission de l’université de Franche-Comté.

Faire entrer le développement durable dans les mœurs

Aujourd’hui, le développement durable ne se traduit pas donc pas systématiquement par des factures plus légères. Pourtant, écoles et universités continuent à multiplier les initiatives. D’autres établissements ont entamé des chantiers moins ambitieux visant simplement à réduire les émissions de gaz à effet de serre comme le prévoient les accords de Kyoto. A l’université catholique de Lille, un plan de déplacement a été lancé en 2006. Ses objectifs : faciliter l’accès à l’université et limiter l’usage de la voiture grâce à des vélos et au remboursement de la moitié des titres de transport. Le bénéfice espéré est une économie de 860 000 litres de carburant par an et de 2000 tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère. Côté économique, l’établissement espère que changer le comportement de ses salariés et étudiants lui permettra de ne plus avoir recours à la location de places de parking à l’extérieur du campus, qui lui reviennent à environ 500 euros chacune par an.

De plus en plus d’actions de covoiturage sont également mises en place par les écoles et universités. En février, un site internet permettant aux 350000 étudiants d’Île-de-France de partager leurs voitures lors de leurs trajets domicile/campus a vu le jour.  

Développement durable : 87% des étudiants veulent s’impliquer
Les étudiants se disent concernés par le développement durable mais pas forcément bien préparés à ses enjeux dans le cadre de leur formation. L’enquête « Réussir demain ? Ce que change le développement durable » publiée le 19 mars 2008 à Paris par l’organisme de formation Companieros , montre combien les établissements d’enseignement supérieur doivent encore évoluer sur le sujet. 61% des jeunes interrogés ne pensent pas vraiment « être préparés et formés aux enjeux du développement durable » dans le cadre de leur formation actuelle, qu’ils soient dans une grande école ou à l’université (38% estiment l’être). Un retard à rattraper puisque 79% de ces étudiants veulent devenir des « acteurs du développement durable » au travers de leur formation professionnelle. 98% des sondés estiment que le DD « c’est très important», 96% que « c’est très urgent », 87% que « ça donne envie de s’impliquer ».  

Ludivine Coste | Publié le