Ecoles d'ingénieurs : la CTI risque une marginalisation en Europe

Publié le

Lassée de réclamer sans succès depuis plusieurs années des moyens supplémentaires, la CTI (Commission des titres d’ingénieurs) - qui examine 80 à 100 dossiers par an - est passée à la vitesse supérieure. Elle a fait appel à ses voisins européens - l’agence NVAO (organisme d’évaluation des enseignements supérieurs néerlandais et belge flamand) - pour réaliser un audit d’évaluation de son organisation et de ses procédures. Le verdict vient confirmer la propre analyse de la Commission des titres sur sa situation.

« La CTI dont la qualité d’expertise est reconnue par l’ensemble des parties prenantes souffre d’un dramatique manque de moyens supports pour effectuer sa mission. Il en résulte des lacunes dans la communication et l’assurance qualité » écrivent les experts de NVAO. Désormais écrit noir sur blanc, le constat pourrait réveiller les consciences. D’ores et déjà, le directeur de la DGES, Bernard Saint Girons, au moment où il a été reçu par les experts de NVAO, s’est engagé par oral à ce que le ministère prenne ses décisions sur avis conforme à celui de la CTI. Les experts lui demandent aujourd’hui de confirmer ses dires. Cette étape est nécessaire pour que la CTI gagne son indépendance. Il restera alors à lui donner les moyens de ses ambitions.

« C’est une recommandation très forte » précisent les experts de NVAO. Ils rappellent que « tout le personnel de la CTI est bénévole » et soulignent que le  « manque de ressources entraîne l’absence d’un système d’assurance qualité interne cohérent et efficace ». Un manque d’efficacité qui se ressent sur le plan de la communication : à la fois vers le public (« site Web peu lisible, date des visites en école peu transparente, liste et CV des experts non disponible»), vers les établissements, et vers les étudiants, ces derniers devant être partie prenante des expertises.

L’enjeu est de taille : l’appartenance de la CTI à l’ENQA (European Association for Quality Assurance in Higher Education), considérée comme vitale par la CTI, car elle est la voie d’entrée au registre européen pour l’assurance qualité, pourrait être remise en cause. L’association, qui a examiné le dossier de la Commission pour statuer sur le renouvellement de son statut de membre, pourrait bien rendre un avis négatif. Elle a, pour l’heure, réservé sa décision jusque fin mars.

| Publié le