Economie et gestion : deux professeurs exerçant en France classés parmi les plus influents au monde

Géraldine Dauvergne Publié le

Le récent classement 2008 des meilleurs chercheurs en économie et gestion de ScienceWatch - bulletin du groupe Thomson Reuters destiné à la communauté scientifique internationale - classe deux professeurs enseignant dans des établissements français parmi les dix chercheurs en économie et gestion les plus influents au monde.

Partage des signatures, mais pas des points ! Florencio Lopez de Silanes, professeur à l’EDHEC depuis septembre 2007, occupe ainsi le deuxième rang mondial, avec 2811 références à ses articles de la part de ses pairs, recensées dans les revues indexées par Thomson Scientific . Le recensement des citations pour ce classement couvre une période allant de janvier 1997 à octobre 2007 – et concerne donc la production scientifique du Pr Lopez de Silanes d’avant son arrivée dans la business school française. Docteur en sciences économiques de Harvard, spécialiste de la gouvernance d’entreprise, Florencio Lopez de Silanes a co-écrit bon nombre d’articles parmi les plus cités avec les trois autres professeurs qui occupent la tête du classement (Andrei Shleifer, diplômé et professeur d’Harvard University, Rafael La Porta, diplômé de Harvard et professeur à Tuck School of Business et Robert Ward Vishny, docteur du MIT et enseignant à la Graduate School of Business de Chicago). Or, dans le cas d’articles cosignés, chaque co-auteur se voit attribuer par ScienceWatch la totalité des points. Réseau de diplômés et partage des signatures – mais pas des points : un cercle très vertueux dans les milieux de la recherche !

Nobelisable et médaille d’or du CNRS

Quant à Jean Tirole, directeur scientifique de l’Institut d'Économie Industrielle (IDEI) à Toulouse et directeur de Toulouse sciences économiques (TSE) , spécialiste de l’organisation industrielle, il occupe la 10ème place dans ce palmarès des meilleurs chercheurs mondiaux en économie, avec 1401 citations de la part de ses confrères sur dix ans. Polytechnicien et titulaire d’un Phd du MIT, il est le seul du palmarès à avoir accompli la majeure partie de sa carrière dans des institutions françaises. Désigné comme nobelisable en 2007 par … Thomson scientific , il a obtenu cette année-là la médaille d’or du CNRS, laissant le Nobel à son directeur de thèse, Erik Maskin.  

La vieille dame de Boston a 100 ans

Les Echos du 6-7 juin 2008 consacre une pleine page au centenaire de la Harvard Business School (HBS) par où est passée la majorité des capitaines d’industrie américains et des personnalités politiques du pays, y compris George W. Bush titulaire de son célèbre MBA. « Ce sont bien des poids lourds qui [y] ont fait leur premières armes dans une version « made in USA » d’un mélange d’HEC et d’ENA » résume l’envoyé spécial du Massachussetts. Les étudiants, sévèrement triés sur le volet, ont souvent déjà quelques années d’études ou un passage en entreprise derrière eux. Pour eux, pas de cours magistraux, mais un programme à base d’études de cas, une spécialité de la maison. Ces « business case » sont aussi une manne avec 8 millions d’exemplaires déjà été vendus à d’autres écoles. Avec les livres et les revues auxquels participent ses professeurs, l’édition universitaire est d’ailleurs la première source de financement des 405 millions de dollars de revenus (en 2007) de HBS. Les droits d’inscription des 900 élèves, même avec des montants de 45000 dollars à l’année – ne représentent que 20% des revenus. Côté ressources, l’avenir de la vieille dame est assuré : son trésor de guerre de 2,8 milliards de dollars - constitué par les dons des anciens - lui assure des vieux jours tranquilles, même si à l’heure de la mondialisation, la concurrence avec l’Inde et la Chine ne peut plus être regardée de haut. 

Géraldine Dauvergne | Publié le