Ces dernières années, et malgré la crise sanitaire, l'EM Normandie se développe tous azimuts pour devenir "la première institution supérieure d’enseignement et de recherche française post-bac de classe mondiale".
Devenir la première institution française post-bac de classe mondiale
À la rentrée 2021, Elian Pilvin, directeur de l'EM Normandie, se réjouissait que l'école ait atteint 5.800 étudiants en formation initiale, dont 2.100 primo-entrants et 1.000 internationaux.
Pour 2030, elle veut doubler le nombre de professeurs permanents et passer à un effectif de 200, pour 8.500 étudiants. L'école souhaite alors être implantée sur dix campus et afficher un chiffre d'affaires de 115 millions d'euros, contre 63, en 2021.
Un nouveau site francilien pour EM Normandie
Cette croissance s'appuie sur une politique immobilière accélérée. En 2021, en quelques mois, l'établissement – qui cherchait à s'étendre à Paris – choisit un emplacement à Clichy de près de 14.000 m², pour une capacité de 3.000 élèves. Locataire, elle dispose d'une cinquantaine de salle de cours, équipées pour l'enseignement présentiel et distanciel. Après les premières cohortes arrivées en janvier, la rentrée 2022 voit s'installer l'ensemble des contingents parisiens.
Le site du Havre n'est pas en reste puisque le nouveau campus avait été livré en août 2020, dans un quartier propice aux synergies avec d'autres établissements du supérieur. À la rentrée 2021, Elian Pilvin expliquait que ces deux sites accompagnaient les "transformations des modèles pédagogiques".
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De nouvelles modalités pédagogiques
La pédagogie de l'école se base :
une acquisition des socles fondamentaux
un accompagnement personnalisé (soft skills)
la mise en œuvre des acquis en mode projets
une exposition permanente au multiculturalisme
des mises en situation via l’alternance
Elle se prolongera désormais sur Ward, une plateforme collaborative multi-supports (dont une application mobile). Personnalisée via une IA, elle accompagnera les étudiants dans leurs apprentissages académiques et professionnels et, selon leur projet, devra les éclairer sur les possibilités de leur cursus (associations, international).
Ward vise aussi à faciliter l’accès aux informations (supports, emplois du temps, événements) et à fluidifier les interactions grâce à une messagerie. Objectif : passer facilement d’un univers d’apprentissage physique à un univers numérique. Elle hébergera l'école digitale - lancée il y a dix ans - sous le nom de Ward Campus et s'adressera aussi aux alumni.
D'ici les deux prochaines années, 30% des cours se feront hors de la salle de classe : en entreprise ou à distance. (E. Pilvin)
"On pose la première brique potentielle d'un métaverse", explique Elian Pilvin, en juin 2022. "Mais nous sommes prudents car il y a un vrai besoin de régulation".
"D'ici les deux prochaines années, 30% des cours se feront hors de la salle de classe : en entreprise ou à distance, par exemple. Et ce, sans compter la part d'auto-apprentissage", ajoute le directeur. "Nous cherchons le bon équilibre entre les différentes modalités, que nous déploierons pleinement à la rentrée 2023".
L'école s'appuie sur Qualia, son centre de formation des professeurs et des intervenants, lancé en septembre 2021. Il se veut être l'exemple du "learning experience", c'est-à-dire un mode d’apprentissage engageant et collaboratif. Décliné en ateliers, en workshops et se basant sur les EdTechs, Qualia incite les enseignants à se former aux nouveaux outils et à être dans une position d'innovation pédagogique permanente.
EM Normandie ouvrira cinq nouveaux campus d'ici 2030
Au-delà de ses nouvelles capacités d'accueil en métropole, l'école s'étend en outre-mer. Dans les locaux de l'EGC Réunion, elle a ouvert un campus partenarial avec la CCI, financé par la Région, qui doit atteindre une centaine d'alternants de PGE, d'ici 2023.
Mais c'est au-delà de nos frontières que regarde l'EM Normandie, déjà présente à Oxford (Royaume-Uni) et Dublin (Irlande). Pas moins de cinq campus ouvriront "dans des villes monde portuaires" d'ici 2030. Ces sites auront un objectif double : former des étudiants locaux et permettre l'expatriation des étudiants français.
À Dubaï, le campus dédié à la "smart city" doit accueillir, début octobre, des étudiants de toute la région, notamment Indiens. En revanche, au Vietnam, le campus d'Hô Chi Minh-Ville, prévu en septembre 2023, ouvrira finalement au premier semestre 2024.
L'école, qui a créé un international advisor board pour travailler la stratégie internationale, vise un troisième campus sur le continent américain pour 2025, puis deux autres implantations d'ici 2030.
Un cap stratégique à dix ans
Pour l'instant, l'établissement souhaite tracer des orientations stratégiques à 2030 – notamment en matière de RSE - et ne pas s'imposer de cadre trop contraint à cinq ans.
Côté budget, l'établissement finance ses projets sur fonds propres, alimentés essentiellement par les frais de scolarité. Ainsi, Ward et Qualia ont coûté 8 millions d'euros, au total.
Si l'école a vocation à rester une association de loi 1901, elle ajuste son modèle économique, en "filialisant" ses campus internationaux et en externalisant des activités, comme elle l'a fait pour Ingenium, sa structure de digital learning.
